Actualités of Friday, 1 April 2022

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : la répression des médias indépendants se poursuit

L’Émission Droit de Réponse est suspendue L’Émission Droit de Réponse est suspendue

• Plusieurs cadre d’Equinoxe Tv sont sous sanction

• Le rédacteur en chef est accusé de n’avoir pas été professionnel

• Le Cameroun n’a pas une bonne réputation en matière de liberté de presse


Le 1er avril 2022, Conseil National de la Communication (CNC) a sanctionné sévèrement deux cadres de la chaîne de télévision privée Equinoxe Tv. Le directeur général Tchounkeu Sévérin est interdit de la profession de journaliste et de la fonction de directeur de publication pendant un mois. Son rédacteur en chef Cedric Noufele également écope d’une suspension d’activité d’un mois.

Il est reproché à Cedreic Noufele un manque d’encadrement des panélistes de l’émission « Droit de réponse » du 27 février 2022. Le programme dominical très suivi est d’ailleurs suspendu pour une durée d’un mois.

« Le Conseil a constaté un manque d'encadrement des panélistes dû à un défaut de maitrise d'antenne du présentateur du programme en cause ayant conduit à la diffusion au cours dudit programme des propos à caractère conflictogène émanant de représentants de certains partis politique et susceptibles de conduire à l'amplification d'une revendication sociale potentiellement explosive », explique le Conseil national de la communication.



S'agissant de l'émission spéciale diffusée le 17 mars sur "Equinoxe Télévision" qui a donné la parole au Directeur de publication de cet organe « Le conseil a constaté qu'à la suite d'une correspondance à lui adressée par le gouverneur de la région du Littoral Monsieur Tchounkeu Sévérin, Directeur de publication de 'Equinoxe Télévision" a, au cours de l'émission sus évoquée, avancé des affirmations et accusés non fondées à caractère insinuant et offensant à l'encontre des institutions républicaines », apprend-on.

S'agissant du journal télévisé de 20h diffusé le 17 mars 2022 sur Equinoxe Télévision et présenté par Monsieur Noufele Nfonga Cedrick, « Le conseil a constaté qu'au cours dudit journal, le présentateur a fait diffuser un extrait d'une vidéo amateur datant du 06 octobre 2020 en guise d'illustration des menaces d'un sous-prefet de la région de l'Ouest à l'encontre des enseignants revendiquant leurs droits », précise la note.

Musèlement de la presse

Les problèmes d’Equinoxe Tv ont commencé avec une note du gouverneur du Littoral accusant le média d’inciter les enseignants à un soulèvement national. Dans sa réponse au gouverneur, le directeur de la télévision avait accusé le ministre de l’administration territoriale Paul Atanga Nji d’être le véritable auteur de la note à polémique. Ce n’est pas la première fois que le régime de Yaounde place Equinoxe Tv dans son viseur. Accusé d’être le soutien des groupes ambazoniens, le média avait entre-temps été boycotté par le RDPC, le parti, au pouvoir.

Le Cameroun est un mauvais élève en matière de liberté de presse. Le pays de Paul Biya classé par les Etats où il est dangereux de pratiquer le métier de journaliste. Des professionnels de média sont régulièrement jetés en prison dans le cadre de leur travail. C’est le cas du journaliste Paul Chouta qui a fait deux ans prison pour diffamation, une infraction normalement sanctionnée par une peine de six mois de prison.

Le journaliste et ancien directeur général de la télévision nationale CRTV, Amadou Vamoulké jeté en prison pour détournement de deniers public depuis 2016 n’a jamais été jugé. Son affaire a été reportée des dizaines de fois par les tribunaux camerounais. Selon le dernier classement de l’ONG internationale Reperters Sans Frontières (RSF), le Cameroun occupe la 118ème place (sur 135 pays) en matière de liberté de presse. « Doté d’un paysage médiatique parmi les plus riches du continent, le Cameroun n’en est pas moins l’un des pays les plus dangereux d’Afrique pour les journalistes. Les professionnels de l’information y évoluent dans un environnement hostile et précaire », indique RSF