• L'annonce a été faite sur la toile
• L'ex porte parole de l'armée camerounaise a définitivement tourné le dos à la grande muette
• Il arbore désormais la tunique du Rdpc, le parti au pouvoir
Le Colonel retraité, Didier Badjeck a décidé de rejoindre le Rdpc, le parti au pouvoir. Il a lui-même fait l'annonce dans les réseaux sociaux ce mardi. Cette nouvelle a fait l'objet de plusieurs polémiques.
L’ex haut gradé de l’armée, le Colonel Didier Badjeck a choisi un jour important et particulier pour lui pour faire cette annonce. À savoir, son jour d'anniversaire. Sans passer par quatre chemins ni langue de bois, il a décidé de militer désormais au sein du parti de Paul Biya, le Rdpc. Il précise dans sa sortie que cette décision est l'émanation de ses "convictions personnelles". « Bonjour à tous, je voudrai vous dire qu'à minuit ce jour, je ne suis plus inscrit à la réserve mobilisable. Je peux désormais faire acte de mes convictions personnelles, politiques et idéologiques qui ne peuvent aller que vers un sens républicain et en soutien aux institutions. Je pourrai par ailleurs me défendre plus librement et militer vers un nouvel horizon, à mesure de participer également à la construction du Cameroun dans l'idéal du Parti de la tolérance et de la construction, j'ai nommé le RDPC. Cela, faisant suite à ma profonde conviction et à l'augure de jours difficiles vers lesquels les dérives contre la liberté et la démocratie parsèment de plus en plus l'espace politique et public. Les échéances qui nous interpellent sont loin d'être gagnées avec un Cameroun en mutation. », a-t-il écrit ce matin.
Ce choix a fait l'objet de vives critiques. Pour l'activiste Boris Bertolt, ce choix n'est rien d'autre qu'une façon de revenir aux affaires ou une la quête des subsides. Boris Bertolt pense qu'étant à la retraite, le Colonel Badjeck ne s'en sort plus par rapport au moment où il était encore fonction. Ainsi, il utilise son adhésion au Rdpc comme un tremplin pour rebondir quelque part. << La famine c’est quelque chose. Tout un colonel quitte l’armée pour rejoindre la mangeoire... N’oubliez pas qu’il s’agit d’un individu qui a échappé à une poursuite judiciaire pour tentative de viol lorsqu’il était encore chef du département communication au ministère de La Défense.>>, lance l'activiste sur son compte Facebook.
Boris Bertolt n'est pas le seul à fustiger cette décision du Dr Didier Badjeck. Le journaliste Paul Sabin Nana lui a emboîté le pas avec des commentaires acerbes et caustiques. << Il lève le masque... Vous comprenez maintenant pourquoi ces gens-là, certains, sont prêts à vous écraser pendant les manifestations pacifiques anti-pouvoir... Cette sortie amène à comprendre pourquoi sous la tenue, certains éléments des forces de l'ordre "écrasent" pour ne pas dire répriment violemment toute manifestation pacifique anti Biya. Il faut préparer sa retraite comme le font certains sous préfets...>>, fulmine Paul Sabin Nana.
Face à ces critiques, le Colonel retraité n'est pas resté indifférent. Il a essayé de se défendre pour justifier son choix : << Badjeck Didier a une vie nom de Dieu! J'ai observé le devoir de réserve durant ma carrière, je suis libre de faire ce que je veux sur le plan légal dès à présent et avoir mes opinions, et mele militer. Mais qu'on me fiche la paix, je ne cherche pas à savoir si Jacques est à la Rose Croix, Pierre est catholique, Jonas upeciste. Sommes- nous encore en démocratie? Tout militaire n'est lié qu'aux engagements statutaires pendant la durée légale. Chez l'officier, elle s'étend à une période mobilisable qui s'étale sur 03 ans après son départ à la retraite. Cette période est échue, puisque je suis né un 5 avril. Cela fait 3 ans que j'ai pris ma retraite. A partir d'aujourd'hui, je suis libre de dire ce que je pense. Et si j'estime que c'est dans le RDPC que je le ferai, où est votre problème ? C'est quoi ce délire ? Vous vouliez que je migre dans le MRC, cette il n 'y aurait pas eu de polémique ? Vous savez combien d'officiers à la retraite sont conseillers régionaux ? C'est vrai que Badjeck, c'est du lourd. Sachez donc que je ne me laisserai plus faire et je suis plutôt pugnace. Respectez le choix des gens, c'est un principe démocratique cardinal, en attendant, ne me prêtez pas d'intentions. >> a-t-il laissé entendre.
Rappelons qu'avant cette décision, le Colonel écumait plateau de télé et réseaux sociaux pour défendre la politique de Paul Biya.