Maximilienne Ngo Mbe a croisé le verbe, hier (22 juillet 2022) avec la corporation des journalistes à Douala. C'était au cours d'un déjeuner de presse que la Directrice exécutive du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) a offert à la presse nationale et internationale.
Ambiance détendue entre la Directrice exécutive du Redhac et des journalistes dans un restaurant de la capitale économique. Sans protocole, Maximilienne Ngo Mbe a tenu à faire deux grandes annonces au cours de ce banquet. La première est relative au fait que cette Ong internationale des droits de l'homme envisage de créer un centre de documentation,lequel sera une sorte de bibliothèque des droits de l'homme dédiée aux journalistes. La deuxième annonce est liée à la fondation d'un lieu de refuge pour les journalistes en danger. Ce sera un îlot qui abritera tout journaliste en butte à des formes d'exactions, d'oppression, de persécution et de maltraitance quelconque. Dans un contexte où ces défenseurs des droits humains sont régulièrement violentés, embastillés et écroués dans les geôles des milieux carceraux, Ngo Mbe vise à permettre à ces derniers de savoir qu'ils ne sont guère abandonnés et qu'ils sont, plus que jamais, appelés à continuer d'exercer leur métier en dépit des obstacles et pesanteurs rencontrés au quotidien.
De plus, l'égérie de la société civile a fait savoir aux Hommes de médias que le Redhac ne devra pas dormir sur ses lauriers engrangés. Il est urgent de travailler à la réalisation du chantier de la réconciliation, lequel interpelle le gouvernement camerounais, les leaders politiques, les entrepreneurs de la société civile, les autorités administrative, traditionnelle, religieuse, les couches variées de la population, ainsi que les compatriotes de la diaspora. Tout ceci devrait, indique la tête de proue du Redhac, être sécrété par la Commission Vérité- Justice et Réconciliation.
Aussi M. Ngo Mbe a-t-elle insisté sur le troisième chantier qu'est celui de la transition à la tête de l'État du Cameroun. Elle pense, manifestement, qu'il est temps, aujourd'hui quarante ans après, de réfléchir sur la problématique de la construction du scénario de la transition. Toute chose qui impose, explique -t-elle, la réforme des institutions de la République, la réforme du système électoral, l'implémentation d'un nouveau leadership au pouvoir, l'opérationnalisation de l'économie productive, la refonte du système éducatif, etc. Il s'agit là, reconnaît-elle, d'une mission dense et incommensurable. "Nous y parviendrons coûte que vaille. Yes, we Can!", clame-t-elle la mine enthousiaste.
Dans cet échange à bâtons rompus, la figure emblématique du Redhac a exprimé, au nom du conseil d'administration, sa gratitude à l'endroit des Hommes de médias et, singulièrement, à l'endroit des journalistes qui s'échinent, au quotidien, à être de vrais et infatigables défenseurs des droits humains. "Nous en sommes, particulièrement, ravis et honorés tant vous aussi, à travers des articles de presse pluriels, ne cessez de dénoncer les formes d'exactions, de discriminations, d'oppressions et de disqualifications dont les catégories sociales sont victimes. Vous, journalistes, êtes, régulièrement, confrontés à des cas de répression lors de l'exercice de votre métier sur le terrain. C'est la raison pour laquelle le Redhac n'hésite jamais à chercher à savoir le pourquoi des types de violations flagrantes et manifestes des droits de l'Homme dont vous faites l'objet. Nous avions eu, par le passé, à prendre position pour le cas de bien de journalistes interpellés, violentés, embastillés, écroués et condamnés par les différents tribunaux d'ici ou d'ailleurs".
Sans prétention à l'exhaustivité, Ngo Mbe cite: "De Michel BIEM TONG, web journaliste, aujourd'hui domicilié à l'étranger, à Jean-François CHANNON, Directeur de la publication du quotidien "Le Messager", en passant par Séverin TCHOUNKEU, promoteur du groupe de presse Équinoxe Radio et TV et La Nouvelle expression, Cédric NOUFELE, rédacteur-en-chef de Équinoxe Radio et TV, Polycarpe ESSOMBA, Coordonnateur de l'information au groupe DASH Radio et TV, Lindovi NDJIO, journaliste à "La Nouvelle expression", Rodrigue NGASSI, cameraman à ÉQUINOXE TV, Paul CHOUTA, web journaliste et promoteur de la page "Le TGV de l'info" et reporter à Cameroonweb", etc font partie des cas sur lesquels le Redhac s'est appesanti ces derniers mois", énonce-t-elle.
Sachant que le travail de collecte, d'investigation, de traitement et de diffusion des informations n'est pas une sinécure dans l'environnement médiatique contemporain, où le contexte est autoritariste, "nous vous exhortons, ajoute-t-elle, à ne pas lâcher prise, à ne pas lâcher du lest et à ne pas vous décourager malgré la présence des éléments nocifs à l'exercice de votre profession".
Plusieurs aînés de la profession de journalisme ont, par la suite, saisi la balle au bond et ont prodigué des conseils à bien de jeunes journalistes présents. Jacques Dooh Bell, Camille Nelle, Alex Gustave Azebaze, Bernard Batana, Lambert Ngouafo, etc sont revenus sur leurs expériences respectives dans le champ de l'exercice du métier et ont donné des recettes à leurs cadets pour rester professionnels. Toute chose appréciée par tous avec, de temps en temps, une salve d'applaudissements à chaque passage d'un vieux routier du métier. Ce déjeuner de presse s'est achevé, en fin d'après-midi, par la visite guidée au siège du Redhac. Visite conduite par la patronne des lieux.