Au Cameroun, une affaire troublante met en lumière les dangers des rumeurs et de la désinformation sur les réseaux sociaux. Le Dr René Essomba, chirurgien réputé à l'hôpital de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) d'Essos à Yaoundé, s'est retrouvé au cœur d'une tempête médiatique après avoir été accusé à tort de trafic d'organes.
Selon un article exclusif de Jeune Afrique, l'affaire a débuté le 1er juillet 2023, lorsque le Dr Essomba a pris en charge Samy Lenwr, un jeune photographe victime d'un accident de la route à Kribi. Le patient présentait une fracture complexe de l'avant-bras nécessitant une greffe osseuse.
Le magazine panafricain rapporte que l'opération, réalisée le 3 juillet, s'est déroulée sans incident majeur. Cependant, le patient est décédé de manière inattendue dans la nuit du 5 au 6 juillet, deux jours après l'intervention. C'est à ce moment que la situation a dégénéré.
D'après Jeune Afrique, lors du transfert du corps dans un autre établissement, un médecin a remarqué l'incision pratiquée pour le prélèvement osseux et a conclu hâtivement à un prélèvement d'organe. Cette information erronée s'est rapidement propagée sur les réseaux sociaux, déclenchant une vague d'accusations contre le Dr Essomba.
Le chirurgien, formé en Allemagne et fort d'une expérience internationale, s'est retrouvé au centre d'allégations infondées de trafic d'organes. Jeune Afrique souligne que des influenceurs ont même consacré des directs sur Facebook à un prétendu réseau de trafiquants d'organes en blouse blanche, jetant le nom et la photo du Dr Essomba en pâture.
Heureusement, comme le révèle l'article de Jeune Afrique, l'enquête de gendarmerie et l'autopsie ont finalement innocenté le Dr Essomba, confirmant qu'aucun organe n'avait été prélevé. Malgré cela, le chirurgien estime que sa réputation a été ternie et a décidé de porter plainte contre ceux qui l'ont diffamé sur les réseaux sociaux.