Voilà que survient l’épidémie de choléra au moment où les camerounais pensaient parler du Covid-19 et son lot de problèmes, au passé. Depuis la survenue de cette maladie diarrhéique au Cameroun en octobre 2021, la situation épidémiologique révélait déjà 1242 cas à la date du 6 février 2022.
Les pouvoirs publics se retrouvent confrontés à deux défis majeurs. La lutte contre le Coronavirus, ensuite, contre le choléra. L’une et l’autre maladie ayant pour solution commune ; le respect des règles d’hygiène ; du moins, le lavage fréquent des mains. Selon les chiffres du ministère de la Santé publique, environ 7% des personnes touchées sont décédées.
Face à cette « flambée des cas », les autorités ont intensifié la campagne de vaccination qui a démarré le 25 mars 2021. Cette deuxième campagne de vaccination a ciblé 366 000 personnes âgées d’au moins 1 an. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estimait début 2021 qu’il y avait chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra et 21.000 à 143.000 décès dus à cette maladie dans le monde.
Il n’est pas superflu de rappeler que le choléra est une maladie infectieuse et contagieuse causée par un microbe appelé Vibrio cholerae. Il est transmis par la consommation de l’eau ou d’aliments contaminés. Il touche les enfants comme les adultes et peut tuer en l’espace de quelques heures, si aucun traitement n’est administré. Il se manifeste par une diarrhée aiguë associée à une déshydratation sévère. Ces symptômes apparaissent le plus souvent entre 12 heures et 5 jours après la contamination (temps d’incubation).
La plupart des personnes atteintes de choléra ne manifestent aucun symptôme, même si le microbe est présent dans leurs selles pendant 1 à 10 jours après l’infection et est éliminé dans la nature où il peut infecter d’autres personnes. Le dépistage du choléra se fait par le Test de diagnostic rapide (TDR) et la confirmation par culture bactérienne ou par test PCR au laboratoire.
Les mesures de prévention du choléra comprennent :
• La surveillance du choléra permet de détecter (diagnostiquer) et de suivre (collecter, compiler et analyser les données), essentielles pour garantir l’efficacité du système de surveillance et planifier des mesures de lutte.
• L’application des solutions à long terme pour l’approvisionnement en eau, l’assainissement et l’hygiène (ODD6).
• Le traitement du choléra : Le choléra est une maladie facile à traiter à l’aide de l’administration rapide de liquide (réhydratation) à la personne atteinte par voie orale (SRO et Zinc, chez l’enfant de moins de 5 ans) ou par perfusion (voie intraveineuse) et des antibiotiques adaptés. L’allaitement maternel est encouragé.
• La communication des risques et l’engagement communautaire pour la promotion de l’hygiène (La participation communautaire joue un rôle clé pour les changements à long terme des comportements et pour la lutte contre le choléra)
• L’organisation des campagnes de sensibilisation pour le partage des informations aux communautés sur les risques potentiels et les symptômes du choléra, sur les précautions à prendre pour se protéger contre la maladie, sur quand et où notifier les cas, sur la nécessité de consulter immédiatement en cas d’apparition des symptômes apparaissent ainsi que l’information sur l’emplacement des centres de traitement adaptés.
• Les campagnes d’’éducation sanitaire adaptées à la culture et aux croyances locales) pour la promotion de l’adoption de règles d’hygiène appropriées comme le lavage des mains au savon, la préparation et la conservation sans danger des aliments et l’élimination en toute sécurité des selles des enfants.
• L’adaptation des pratiques funéraires pour les personnes qui décèdent du choléra, afin de prévenir l’infection parmi les participants aux cérémonies.