Les docteurs camerounais sont-ils capricieux ? C’est ce que pensent certains Camerounais après la récente manifestation des docteurs recalés. Après Steve Fah, l’internaute Premier Bagio rappelle aux Doc que l’Etat n’est pas obligé de l’intégrer tous dans la fonction publique.

Il faudrait peut-être rappeler à nos chers Docteurs que le Doctorat Ph.D est un diplôme académique et non un diplôme professionnel. Il représente l’aboutissement d’un long parcours de recherche et de production scientifique, mais en aucun cas il ne confère un droit automatique à l’emploi dans la fonction publique ou l’enseignement supérieur. Comme tout autre diplôme, qu’il s’agisse du CEP(E), du BEPC, du Baccalauréat, de la Licence ou du Master, il s’inscrit dans un processus éducatif sans garantir un accès direct à un poste salarié.

Si l’on devait généraliser ce type de revendications, il conviendrait alors que tous les titulaires des différents diplômes de notre système éducatif créent des collectifs pour exiger un recrutement systématique. Qu’en sera-t-il des illettrés et autodidactes ? Or, une approche sectorielle et catégorielle du chômage ne saurait constituer une réponse viable aux défis de l’emploi. La problématique de l’emploi doit être posée de manière holistique, prenant en compte l’ensemble des actifs et non une seule frange de diplômés s’estimant prioritaires. Le chômage touche bien au-delà des détenteurs de Doctorat, et c’est le modèle global de l’insertion professionnelle qu’il convient d’interroger, plutôt que de se focaliser sur une supposée dette de l’État envers un groupe spécifique.

Il faut ajouter que cette sélection devrait autant concerner tous les titulaires des Ph.D que les DEA/Master, qu’ils soient avec ou sans emploi, tel que le stipulent les textes relatifs au recrutement des enseignants dans les universités d’État. Il s'agit là d'une démarche qui vise l'excellence académique.