Dans un retentissant scandale qui secoue le Cameroun, des hauts fonctionnaires de la présidence de la République sont accusés d'avoir protégé Émile Parfait Simb, un individu recherché pour blanchiment d’argent, dans une affaire qui implique également des complicités au sein des forces de l'ordre.

Le 5 juin dernier, Émile Parfait Simb a été brièvement arrêté avant de s'échapper et de quitter le pays en direction de la Russie, espérant échapper aux mandats d’Interpol qui pèsent sur lui. Depuis son départ, aucune procédure judiciaire n'a avancé, laissant planer le doute sur l'implication de personnalités influentes.

L'affaire a éclaté au grand jour lorsque Morgan Palmer, un employé de la chaîne GLOBAL TV à Douala et proche de Simb, a porté plainte contre ce dernier pour des violences et des abus perpétrés par ses hommes de main. Palmer a été sauvé de l'enlèvement par l'intervention de la police judiciaire, mais a révélé deux noms importants : Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République, et Ayem Mauger, conseiller aux affaires économiques au secrétariat général de la présidence et homme de confiance de Ngoh Ngoh.

Ce qui a stupéfié l'opinion publique, c'est la lettre de Ferdinand Ngoh Ngoh adressée au directeur de la police judiciaire de Douala, s'immisçant dans l'affaire de Palmer. Cette ingérence directe de la présidence dans une affaire judiciaire a suscité l'indignation, mettant en lumière les complicités au plus haut niveau de l'État dans les opérations de blanchiment d’argent de Simb.

Les autorités judiciaires ont réagi rapidement, ordonnant un examen minutieux de l'affaire. L'opinion publique attend désormais des réponses, espérant que la justice prévaudra malgré les pressions politiques.