Selon des révélations de Jeune Afrique, l'affaire Glencore pourrait avoir des répercussions importantes sur la direction de Tradex, une société majeure dans la commercialisation de produits pétroliers au Cameroun. Un conseil d'administration extraordinaire, convoqué pour le 10 octobre à Yaoundé, pourrait sceller le sort du directeur général actuel.
D'après les informations de Jeune Afrique, Adolphe Moudiki, président du conseil d'administration de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), a convoqué une session extraordinaire du conseil d'administration de Tradex. Cette réunion, prévue le 10 octobre à Yaoundé, intervient dans un contexte tendu, alors qu'une "audience de cadrage" s'est tenue le 8 octobre devant la cour de Southwark à Londres dans l'affaire Glencore.
Toujours selon Jeune Afrique, le sort de Simon Paley, directeur général de Tradex depuis décembre 2019, devrait être au cœur des discussions. Malgré des performances impressionnantes à la tête de l'entreprise - ayant presque doublé les résultats de Tradex de 7,1 milliards de F CFA en 2019 à 14,7 milliards en 2023 - Paley se retrouverait maintenant dans une position délicate.
Le magazine panafricain révèle que les soupçons pesant sur Paley sont liés à son ancien poste à la direction commerciale de la SNH, qu'il a occupé de 2003 à 2019. Durant cette période, notamment entre 2007 et 2014, d'anciens cadres de Glencore ont avoué avoir versé des pots-de-vin à de hauts responsables camerounais.
Jeune Afrique souligne que Paley est le seul, parmi ceux ayant travaillé avec Glencore durant la période en question, à être encore en poste. Les autres acteurs clés de l'époque ont soit pris leur retraite, soit sont décédés. Seule Nathalie Moudiki, directrice juridique et épouse de l'administrateur directeur général, reste en fonction, mais sa position particulière la protégerait pour l'instant des retombées de l'affaire.
Cette affaire pourrait avoir des répercussions importantes non seulement sur Tradex, mais aussi sur l'ensemble du secteur pétrolier camerounais. Elle soulève des questions sur la gouvernance et la transparence dans les entreprises publiques du pays.
Alors que le conseil d'administration se prépare à se réunir, l'avenir de Simon Paley et potentiellement la direction future de Tradex restent incertains. L'issue de cette réunion pourrait marquer un tournant dans la gestion des entreprises publiques camerounaises face aux scandales internationaux.