Actualités of Monday, 28 October 2024

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : les dessous d'une tentative de putsch, Ngoh Ngoh à la manœuvre

Ferdinand Ngoh Ngoh est très puissant Ferdinand Ngoh Ngoh est très puissant

Selon les informations exclusives de Jeune Afrique, Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, aurait tenté de faire destituer le premier vice-président du Sénat. Retour sur une manœuvre avortée qui révèle les tensions au sommet de l'État.

L'absence prolongée de Paul Biya à Genève a donné lieu à des manœuvres politiques d'une rare intensité. D'après les révélations de Jeune Afrique, une tentative de destitution visant Aboubakary Abdoulaye, premier vice-président du Sénat, a été orchestrée dans les coulisses du pouvoir.

Selon nos sources, Ferdinand Ngoh Ngoh avait déjà préparé une note officielle attendant uniquement la signature présidentielle. "Le document était prêt, il ne manquait plus que le paraphe du chef de l'État", confie à Jeune Afrique un haut fonctionnaire de la présidence. Cette initiative témoigne de l'audace croissante du secrétaire général de la présidence.

La tentative de déstabilisation du lamido de Rey Bouba n'est pas anodine. Une source proche du dossier explique à Jeune Afrique : "Viser Aboubakary Abdoulaye, c'est tenter de redessiner les équilibres politiques dans le septentrion, une région cruciale électoralement." Le poids politique du Nord dans les urnes rend cette manœuvre particulièrement sensible.

La convocation urgente d'Aboubakary Abdoulaye à Genève apparaît comme un désaveu cinglant de la manœuvre. "En recevant le premier vice-président du Sénat, Paul Biya a clairement signifié ses limites à certaines ambitions", analyse pour Jeune Afrique un diplomate en poste à Yaoundé.

Cet épisode révèle les lignes de fracture au sein du pouvoir camerounais. "La tentative de Ngoh Ngoh témoigne d'une volonté de recomposition du paysage politique", observe un analyste politique joint par Jeune Afrique. Elle met également en lumière les tensions croissantes entre les différentes factions du régime.

Cette tentative avortée de destitution marque un tournant dans les rapports de force au sein de l'appareil d'État camerounais, alors que le pays se prépare à une session parlementaire cruciale en novembre.