• La grève se poursuit lundi
• Les enseignants attendent les émissaires d’Atanga Nji
• Les enseignants posent désormais des conditions avant de discuter avec le gouvernement
Les démarches entreprises par le gouvernement sur instruction de Paul Biya pour désamorcer la bombe n’ont pas été à la hauteur des attentes. Les enseignants camerounais vont entamer demain lundi leur 4ème semaine de grève. Une note du mouvement ‘On a trop souffert’ (OTS) parvenue à la rédaction de CamerounWeb, indique que le mot d’ordre de grève est maintenu. Les enseignants sont invités à ne pas toucher la craie ce lundi.
‘Nous vous exhortons chers collègues à respecter le principe de notre grève à savoir : se rendre dans son établissement mais ne mener aucune activité pédagogique et sans débordement aucun', précise la note.
Concernant le courrier du ministre de l’administration territoriale Paul Atanga Nji qui instruit une campagne de sensibilisation à l’intérieur du pays, le Mouvement OTS invite les enseignants à rester courtois et sereins.
‘’Prenant acte du communiqué du ministre de l'administration territoriale adressé aux gouverneurs des région dont l'objet porte sur le renforcement de la communication relative aux mesures prises par le chef de l'Etat pour répondre aux doléances des enseignants, nous vous invitons chers collègues à leur réserver un accueil chaleureux puis à leur réitérer notre insatisfaction et notre détermination à poursuivre la grève malgré notre grande impatience à retourner en classe’, poursuit le communiqué.
Les enseignants grévistes durcissent le ton et réclament avant toute négociation avec le gouvernement, la prise en charge immédiate des ECI ainsi que l'apurement entière de la dette due aux enseignant tout comme l'autorisation des avancements.
Caisse vide
Lors de son passage dans l’émission ‘’Le Club’’ de ce dimanche 13 mars 2022 sur Bnews1, l’universitaire camerounais Owona Nguini a indiqué que l’Etat n’a pas les moyens pour satisfaire toutes les revendications des enseignants qui ont abandonné les classes depuis trois semaine. Pour lui, si les responsables du mouvement de contestation OTS (On a trop souffert) était sérieux et intelligents, ils allaient d’abord exiger et obtenir l’intégration des enseignants et le paiement de tous les éléments des salaires de base. Le reste des revendications peut attendre.
‘’Sur le point de la satisfaction qui peut être apportée aux problèmes des enseignants, il faut être réaliste. Il est évident que l'Etat camerounais ne peut pas trouver une masse de 200 milliards pour traiter immédiatement d'un trait tous les problèmes. Par contre si ce mouvement, la partie qui veut rester sectorielle avait des négociateurs sérieux, ils pourraient parier pour que un certain nombre de problèmes soient déjà résolus. Le problème le plus urgent c'est l'intégration finale de l'enseignant. L'enjeu c'est de garantir le statut. Le deuxième problème est que tous les éléments du salaire de base puissent être payés aux enseignants. Les autres problèmes peuvent être traités mais bien après. Tactiquement quand on est intelligent, c'est ce qu'on fait’’, a-t-il déclaré.