Développée par World Ressources Institute (WRI), cette initiative leur permet de se montrer sous leur meilleur jour sur le marché international du bois et vendre leur produit avec une forte valeur ajoutée. « C’est une plateforme qui permet de montrer la transparence du secteur forestier au Cameroun, mais aussi de montrer la légalité des opérateurs. C’est cet intérêt qui a fait en sorte que nous puissions nous rapprocher de WRI [World Ressources Institute, Ndlr] pour pouvoir obtenir cette consultation afin de travailler avec les entreprises », explique Fridolin Choula, Chargé des Affaires à Connect Green Industry Solutions Sarl (CGis), au sujet de l’Open Timber Portal (Otp), opportunité à laquelle selon ce Consultant auprès des entreprises forestières et communes, principale cibles, il serait judicieux de participer cependant.

Surtout que pendant longtemps, les exploitants forestiers au Cameroun ont été considérés comme des trafiquants. Face aux exigences du marché du bois au niveau international, gros consommateur de cette production, certains essaient de se conformer à la légalité. « Aujourd’hui, on a des lois, un système qui est codifié, on a des gens qui jouent le jeu et qui se mettent dans la légalité. Donc Open Timber Portal, c’est l’occasion de montrer au monde entier qu’ils ne sont pas dans le camp des voyous, mais qu’ils sont des responsables qui font dans la foresterie responsable », assure-t-il.

World Ressources Institute a organisé le 28 septembre dernier à Soa, une banlieue de Yaoundé, un atelier à l’effet d’informer les communes et les entreprises forestières sur les opportunités qu’offrent la plateforme Open Timber Portal (Otp) ; former les points focaux à l’actualisation de leurs informations sur l’Otp ; consulter les communes et le secteur privé sur le fonctionnement et l’utilisation de l’OTP, avec un intérêt certain sur la liste des documents publiés et la gestion des données des observateurs indépendants fournies par d’autres parties prenantes ; analyser la compatibilité de l’OTP avec les systèmes de traçabilité internes mis en place par les entreprises le cas échéant. En tant que consultant, « Notre rôle est de pouvoir expliquer aux opérateurs qu’ils ont une opportunité qui Open Timber portal pour améliorer leur image sur le plan international ».

Opportunités

Sur le plan pratique, l’Otp est une plateforme ouverte où chaque entreprise a un profil. Les points focaux auront la responsabilité d’animer le site pour se rassurer que l’entreprise a constamment les documents à jour notamment l’attestation de non redevance qui périme après trois mois et bien d’autres. Pour l’instant, on y retrouve essentiellement des documents de légalité, « mais ça va évoluer avec le ministère qui on l’espère va aussi mettre des informations sur les titres retirés, suspendus ou en activité et aussi avec la société civile qui va mettre les pratiques des entreprises ». Dans l’optique d’améliorer la gouvernance forestière, de promouvoir la transparence dans le secteur forestier, et d’améliorer la compétitivité du bois en provenance du Cameroun sur le marché international, le gouvernement camerounais a signé un accord de partenariat volontaire (Apv Flegt) avec l’Union Européenne en 2010.

Considérée comme aspect important de cet accord, la transparence dans la chaîne d’approvisionnement du bois figure à l’annexe 7 qui détaille les informations à rendre publiques. Au terme de l’atelier, le consultant va travailler au cas par cas avec les communes et les entreprises.

« C’est un travail lourd. La configuration de chaque entreprise est unique. On ne peut pas résoudre le problème de chaque entreprise en atelier. Il faut les rencontrer individuellement pour discuter, comprendre leurs contraintes et voir comment on peut les aider à mieux utiliser la plateforme », renseigne Achille Djeagou Tchoffo, Coordonnateur sous régional de l’Initiative Open Timber Portal à WRI.