Actualités of Monday, 21 November 2022

Source: Anecdote N°1292

Cameroun : les limites du CNC révélées par un média d’Amougou Belinga

Le CNC impuissant face aux médias étrangers Le CNC impuissant face aux médias étrangers

D’après une étude sur la médiatrie, au Cameroun comme en Afrique de manière générale, 80% des programmes les plus regardés sont soit des programmes étrangers ou alors produits par des réalisateurs étrangers.

A en croire de nombreux téléspectateurs, ces programmes séduisent par la qualité de l’image, le déroulement de l’intrigue, le respect de la chronologie du récit et bien d’autres aspects. Dans les chaumières, les chaines regardées sont les mêmes et même si les rediffusions sont permanentes, on a du mal à décrocher.

Cependant, ces programmes étrangers très sollicités vendent une culture qui n’est pas celle du terroir, comme le précise le Dr Michel Andje, sociologue. « Il est clair que l’attrait pour des programmes étrangers influence les habitudes de vie.

Sans se rendre compte, les adeptes de ces émissions intègrent les modèles culturels qui y sont véhiculés. La télévision est donc un puissant élément d’aliénation culturelle. Voilà pourquoi la production des contenus surtout de fiction obéit à un dosage d’éléments culturels précis ».

C’est pour contrôler ces aspects que la régulation est impérative. Au Cameroun, le Conseil national de la communication est le seul organe qui dresse une barrière contre le mépris de l’éthique et de la déontologie dans le métier. Cependant, sa zone de compétence se limite aux programmes locaux.

Et par ailleurs, il devient difficile de faire la censure des programmes étrangers.

Le Sociologue Michel Andje explique que « le ministère de la Communication, en partenariat avec celui des Arts et de la culture, devrait établir un programme de censure qui permettra de filtrer la dose de dépravation que véhiculent les programmes étrangers. Cette instance devra également veiller à ce que les contenus produits localement soient conformes à l’éthique et à la morale. La RDC applique cette mesure depuis de nombreuses années et voilà pourquoi leur espace médiatique n’est pas autant truffé de contenus déviants comme c’est le cas ici chez nous au Cameroun ».

A ce propos, l’Union internationale des télécommunications avait suggéré courant 2015, à chaque pays membre, de basculer de l’analogie au numérique, avec chacun un portefeuille de programmes produit localement, pour promouvoir sa propre culture et éviter d’être assujetti par d’autres cultures.