Actualités of Wednesday, 15 December 2021

Source: Le Messager

Cameroun : les producteurs de coton en colère

Les producteurs de coton en colère Les producteurs de coton en colère

Ils accusent les dirigeants de la Société de développement de coton de bloquer le processus de renouvellement des bureaux de producteurs dans les régions cotonnières de Bibemi, Mokong, Touboro, Hina, et Dogba.

L’or blanc broie du noir ! Il y’a de l’électricité dans l’air. La tension est vive entre les producteurs de coton des régions de Maroua 1 et 2 à l’Extrême-Nord et de Bibemi et Touboro dans la région du Nord. A l’origine de cette situation le blocus imposé par les dirigeants de la Sodecoton pour placer des candidats acquis à leur cause au sein de l’instance dirigeante de l’organisation des producteurs de Coton.

En ligne de mire, les producteurs pointent un doigt accusateur au directeur de la production agricole de la Sodecoton Oumarou Bouba et au chef de division de la professionnalisation Oumarou Youssoufa de travailler en vue de la déstabilisation de la Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun (Cnpc-C) dans le processus en cours de renouvellement de ses organes dirigeants.

Selon les prescriptions du ministre de l’Agriculture et du développement rural, Gabriel Mbairobé, l’organisation doit s’arrimer au système de gestion Ohada en vigueur, passant des organisations de production aux sociétés coopératives.

Pour le Minader, la Cnpc-C est une structure autonome et indépendante qui doit effectuer ses opérations de renouvellement selon les textes et les statuts régissant son fonctionnement.

Seulement, sur le terrain, les producteurs de coton font face à une manœuvre dans le choix de ses dirigeants. Les responsables de la sodecoton veulent par tous les moyens imposer des candidats à la solde de cette entreprise. Ce que refusent les producteurs.

Face à la révolte des producteurs de coton, la Sodecoton utilise des moyens de pressions en bloquant le processus de renouvellement. A Dogba et Hina, les chefs traditionnels accompagnés de leurs Doungourous appuyé par les autorités administratives dispersent et interdisent tout regroupement.

« Quand nous convoquons rassemblée général, les chefs traditionnels viennent avec leurs doungourous soutenus par les sous-préfets pour nous menacer », confie un des producteurs de cette région cotonnière. A Bibémi, le sous-préfet Mahamat Tahit et le maire Yédi Armand sont à la manœuvre depuis le lancement de l’opération.

Trouble à l’ordre public
« L’organisation nationale des producteurs de coton est une structure qui défend les intérêts des cotonculteurs. Il n’est pas question pour nous de la laisser inféoder par la Sodecoton, sinon ce sont nos intérêts qui sont menacés », confie un membre de l’organisation de Touboro.

« A Mokong par exemple, lors de notre assemblée élective, le chef Bello Bissadou, qui est contre le candidat sortant Youssoufa qui rempile pour un autre mandat, a mobilisé ses sbires pour venir troubler les opérations trois fois de suite. Nous avons saisi les autorités administratives, qui ont fini par interdire la réunion jusqu’à nouvel ordre, prétextant un trouble à l’ordre public », témoigne un producteur de la région de Maroua 1 et 2. Dans l’ensemble, le processus électoral est déjà bouclé dans 42 secteurs du coton sur les 47 secteurs.

Dans sa correspondance, le ministre de l’Agriculture et du développement est clair. Le processus doit être bouclé au plus tard le 31 décembre 2021. «

Selon le calendrier que nous avons envoyé au ministre de l’Agriculture et du développement rural suite à sa correspondance, le processus électoral doit s’achever le 23 décembre 2021.

Face à ces nombreuses difficultés, nous ne sommes pas sûr de respecter le délai du ministre. Nous avons saisi le ministre pour dénoncer les agissements des dirigeants de la Sodecoton et nous voulons que les autorités administratives nous facilitent les choses.

L’objectif pour nous c’est de boucler le processus dans le délai et que les producteurs de coton se sentent rassuré des choix qu’ils vont opérer sans être intimidés », explique Ousman Oumaté, président du conseil d’administration de la Cnpc-C. A suivre !