• Serait-il exagéré de dire que les communes sont en crise ?
• Les caisses de plusieurs communes dans l’est du Cameroun sont dans le rouge
• Avec plusieurs mois d’arriérés de salaires non payés, la vie devient insupportable pour beaucoup d’entre eux
Serait-il exagéré de dire que les communes sont en crise ? Quel que soit ce qu’il en est, il y a néanmoins une certitude : les caisses de plusieurs communes dans l’est du Cameroun sont dans le rouge. Et les employés en font terriblement les frais. Avec plusieurs mois d’arriérés de salaires non payés, la vie devient insupportable pour beaucoup d’entre eux, d’autant plus que nul n’entrevoit le dénouement de cette sécheresse budgétaire au niveau de ces communes.
Dans une interview accordée à Datacameroon, un employé de l’une des communes concernées aurait fait cette émouvante déclaration : « Les agents communaux que nous sommes avons perdu notre dignité dans nos familles. Nombreux sont chassés de leurs maisons parce qu’ils ne parviennent plus à payer le loyer. D’autres ont vu leurs femmes les quitter. La scolarité de nos enfants qui est pourtant un droit n’est plus assurée ».
30 communes en tout sur 34 sont concernées par ce phénomène de non payement de salaires. Et les dommages seraient davantage importants. « Trois de nos collègues ont déjà perdu la vie parce qu’ils étaient incapables de se faire soigner. Le dernier cas en date qui a suscité notre colère est le décès de Désiré Biokousso, survenu le 22 février dernier de suite d’une longue maladie » poursuit l’interviewé.
Excepté les communes de Garoua-Boulaï, Doumé, la Communauté urbaine de Bertoua et la commune de Bertoua 2e, les autres se retrouvent en difficultés ou presque.
La commune de Doumaintang dans le département du Haut-Nyong par exemple cumule à elle seule 28 mois de salaires impayés. Les communes de Nguélémendouka, Messok et de Somalomo sont, quant à elles, à 07 mois d’arriérés de salaire. Ouli et Batouri dans la Kadey en sont respectivement à 11 et 9 mois d’arriérés.
Alors, faut-il envisager une intervention de l’Etat pour éteindre l’incendie et mettre fin au calvaire des ces agents ou faut-il continuer à faire confiance aux communes pour gérer la crise au nom d’une optique de préservation de la décentralisation ?
Pour l’heure, même les mouvements de grève dans certaines des communes ne parviennent pas à faire bouger les choses.