En 2019, un processus coordonné par la confédération helvétique a été initié. Il a été brutalement interrompu, avant de revenir sur la table à la suite de la rencontre de Toronto.
On reparle de la médiation suisse, qui avait, en 2019, suscité des espoirs dans le cadre d'une résolution pacifique de la crise qui perdure depuis quatre ans dans les régions anglophones du Cameroun. Réunis au Canada il y a un peu plus d'un mois, des leaders anglophones ont signé une déclaration qui va dans le sens d'une relance de la médiation du gouvernement suisse. De quoi s'agit-il?
Deux ans après le déclenchement des violences, la piste suisse semblait être l'offre de médiation la plus sérieuse entre les séparatistes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et le gouvernement camerounais, pour mettre terme au conflit armé. Surtout parce que la demande, de source bien informée, était venue du côté des séparatistes.
En fin 2018, certains de leurs leaders approchent l'ambassade de Suisse au Cameroun. La confédération helvétique offre ses services. Dans un communiqué sur son site le 27 juin 2019, le Le Département fédéral des affaires étrangères (Dfae), déclarait : "À la demande des parties, la Suisse joue le rôle de facilitateur dans la crise du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun.
À cette fin, une deuxième réunion préparatoire avec divers groupes d'opposition camerounais a eu lieu en Suisse du 25 au 27 juin 2019. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) s’emploie à trouver une solution pacifique et durable à la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun, en collaboration avec le «Centre pour le dialogue humanitaire » (HD Centre). La Suisse a été mandatée par une majorité des parties pour faciliter un processus de négociation inclusif".
Le communiqué était publié après une première rencontre entre les leaders séparatistes et les médiateurs suisses et en prélude à une seconde, dans le but de préparer les négociations avec les autorités camerounaises. Ces dernières auraient déclaré leur accord pour cette initiative. Mais il n'y a plus rien eu. Pourquoi le processus s'est-il brutalement arrêté ? Le gouvernement camerounais a-t-il pensé qu'il avait désormais les cartes en main ? Les rebelles se sont-ils méfiés des Suisses ?
Les autorités suisses, du fait de l'absence d'un ambassadeur au Cameroun pendant une certaine période ont-elles levé le pied ? Plusieurs hypothèses sont avancées pour tenter de comprendre l'enlisement d'une initiative qui semblait salutaire. L'idée est relancée désormais.