Le 06 novembre, tous les Camerounais ne sont pas en joie comme le président de la République Paul Biya qui célèbre long règne. Pour l’activiste et membre de la Brigade anti-sardinard (BAS) Calibri Calibro,le Cameroun court vers le chaos sous Paul Biya. Il s’est exprimé dans le journal Le Grand Continent.
« Le régime dictatorial de Paul Biya s’est extrêmement durci. Les droits de l’homme sont bafoués au quotidien au Cameroun. Vous avez peut-être suivi les récents événements, où les autorités ont explicitement interdit aux citoyens d’exprimer leurs opinions, allant jusqu’à accuser certains opposants d’avoir « pensé » à mener un coup d’État. En réalité, la peur est palpable de la part du gouvernement, exacerbée depuis les élections de 2018, qui ont déclenché une répression sans précédent après la contestation des résultats par l’opposition.
Un exemple frappant de cette répression est le cas d’Olivier Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto, le principal leader de l’opposition. Nissack a été arrêté non pas pour avoir manifesté, mais pour avoir simplement eu l’intention de le faire. Il a été pris chez lui et condamné à sept ans de prison — juste avant la Coupe d’Afrique des nations pour que le moins de gens possibles ne contestent ce déni de justice —, montrant clairement que les autorités n’avaient pas besoin de faits concrets pour incarcérer des opposants. Des citoyens qui mangeaient des beignets pas loin de manifestations, et qui n’avaient participé à aucune marche, ont été jugés et condamnés par des tribunaux militaires. Il est extrêmement difficile de faire prévaloir une opinion contraire à celle du régime.
Ce régime se sent renforcé par un soutien tacite de certains pays occidentaux, et malgré ce que peuvent dire des leaders comme Emmanuel Macron, on a observé peu de changements concrets. Actuellement, le Cameroun est plongé dans une guerre de clans au sein du pouvoir, et la situation ne fait qu’empirer à l’approche de la fin du règne de Biya. Les rivalités et les luttes pour la succession risquent d’entraîner le pays dans une situation encore plus chaotique, exacerbée par une corruption et un détournement de fonds endémiques. Une intervention de l’armée n’est pas non plus à exclure.
Le peuple est maintenu dans la peur, avec des forces de l’ordre qui agissent en toute impunité, brutalisant et torturant les citoyens. La situation actuelle est alarmante et il y a un risque réel que le Cameroun bascule dans l’horreur. Beaucoup aspirent à remplacer Biya, mais avec tant de personnes bénéficiant des privilèges du pouvoir, un changement pacifique semble improbable. Nous sommes à la veille d’une élection pleine d’incertitudes, avec un gouvernement déterminé à perpétuer un état de peur et une psychose générale. C’est une période très grave pour le Cameroun« .