Selon le rapport d’une coalition des organisations de la société civile, 13 cas d’abus ont été commis par les groupes armés non étatiques. Le même document accable les forces de défense et de sécurité au mois de septembre 2024 au Nord-Ouest et Sud-Ouest.
Septembre 2024, période marquée au Cameroun par la rentrée effective des classes dans les établissements scolaires publics et privés scolaires aura été un moment tendu dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest Cameroun. Des cas d’atteinte à la vie, ainsi que les actes de torture perpétrés par les groupes armés non étatiques et les forces de défense et de sécurité ont été enregistrés pour la période allant au 31 septembre 2024 dans les deux régions en proie à une crise socio-politique depuis octobre 2016.
Plus précisément, 13 cas d’abus sont attribués aux groupes armés non étatiques contre 10 cas de bavures causés par les forces de défense et de sécurité. C’est la substance d’un rapport sur les violations et abus des droits de l’homme dans les régions anglophones publié par la coalition des organisations des droits de l’homme et de la société civile pour la paix dans les régions affectées. Il ressort du rapport que la période de confinement du 7 au 23 septembre imposée par les séparatistes a considérablement restreint la liberté de circuler.
Le confinement imposé a perturbé le retour des classes en privant à des milliers d’élèves de leur droit à l’éducation. Le rapport relève entre autres l’attaque du 27 août 2024 contre le premier adjoint au maire d’EKak Oku dans le département du Bui, région du Nord-Ouest. Le mercredi 4 septembre, les séparatistes armés ont abattu Mbakwa Alfred, pasteur et par ailleurs enseignant.
L’incident s’est produit dans un quartier de la ville de Bamenda. Plusieurs autres cas d’attaques armés ont été signalés à Batibo. Les hommes armés ont ciblé également des bars et des marchés où ils ont perpétrés des attaques mortelles. Sur les 10 cas de bavures attribués aux forces de l’ordre et de sécurité, le rapport relève plusieurs atteintes à la vie contre les conducteurs de moto, des cultivateurs. Selon le rapport des militaires sont soupçonnés d’avoir tué le 2 septembre 2024 et par balle deux civils à bord d’une moto au village Mbatu dans l’arrondissement de Bamenda 2.
Le rapport sur les violations et abus des droits de l’homme publié la semaine dernière vise à attirer l’attention de la communauté nationale et internationale sur les violations répétées des droits humains dans ces régions et sur la nécessité de rechercher des solutions pacifiques pour mettre fin à la crise anglophone, qui selon les Nations-Unies a déjà fait plus de 5000 victimes du côté des civils comme du côté des forces de défense et de sécurité.
Cyrille Rolande Bechon, membre de la société civile ayant participé à la documentation dudit rapport affirme être surprise de constater que la crise anglophone reste jusqu’à présent l’un des conflits les plus négligés dans le monde. Face à ces cas d’atteintes graves aux droits humains, la société civile recommande l’ouverture des enquêtes pour que les auteurs qui se retrouvent du côté des groupes armés non étatiques ainsi que chez les forces de défense et de sécurité soient poursuivis