Deux mois après l'ouverture du procès des assassins présumés de son mari, Arlette Diane Zogo, la veuve de Martinez Zogo, a accepté de se confier à Jeune Afrique. Elle revient sur la disparition de son époux, retrouvé mort le 22 janvier 2023, et sur le vide laissé dans sa vie.
"Mon époux, Martinez Zogo, avait ses habitudes. Il quittait toujours la maison à une certaine heure pour se rendre à la radio [Amplitude FM] et rentrait toujours à la même heure le soir, aux alentours de 20 heures, pour pouvoir nous voir les enfants et moi. Il aimait mettre un film, prendre un petit verre et passer du temps sur son téléphone", raconte-t-elle à Jeune Afrique.
Mais le 17 janvier 2023, tout bascule. Martinez Zogo ne rentre pas chez lui. Arlette Diane Zogo tente de le joindre, en vain. "Je n'ai pas dormi de la nuit. Le lendemain, je me suis rendue à son bureau, mais bien sûr, il n'y était pas non plus", poursuit-elle.
Inquiète, elle explique la situation à ses collègues, qui tentent également de le joindre sans succès. Ils décident alors de lancer une sorte d'avis de recherche. Les journaux et les réseaux sociaux commencent à relayer la disparition de Martinez Zogo.
Le dimanche matin suivant, le 22 janvier 2023, Arlette Diane Zogo reçoit plusieurs appels en absence. Vers 6 heures, le commandant de brigade de Nkol-Nkondi, une commune de Yaoundé, se présente à leur domicile. Il lui annonce alors une terrible nouvelle : on a retrouvé un corps à Ebogo III et il souhaite qu'elle vienne l'identifier.
Sur place, l'odeur est insupportable, mais Arlette Diane Zogo parvient à reconnaître son mari grâce à ses chaussures et ses vêtements. "J'étais terrifiée. Malgré le temps qui s'écoulait sans avoir de ses nouvelles, j'espérais encore que mon mari reviendrait. Mais là, pour la première fois, j'ai compris et j'ai eu très peur", confie-t-elle à Jeune Afrique.
Depuis la mort de son époux, Arlette Diane Zogo peine à retrouver goût à la vie. "Sa disparition laisse un grand vide dans ma vie. J'éprouve de l'amertume et de la confusion ; d'une certaine manière, je me sens coupable aussi. Y a-t-il quelque chose que j'aurais pu faire pour éviter ce drame ? J'avais bien remarqué que, quelque temps avant sa disparition, mon époux était devenu nerveux et préoccupé", explique-t-elle.
Deux mois après l'ouverture du procès, Arlette Diane Zogo espère que la justice sera rendue et que les circonstances de la mort de son mari seront éclaircies.