D'après une analyse approfondie de Jeune Afrique, le retour de Paul Biya après 49 jours d'absence intervient dans un contexte politique particulièrement tendu, à seulement un an de l'échéance présidentielle de 2025. Cette longue absence a mis en lumière les fragilités d'un système politique fortement centralisé autour de la personne du président.
Les correspondants de Jeune Afrique à Yaoundé rapportent que la mobilisation populaire orchestrée pour son retour masque mal les inquiétudes grandissantes au sein même du parti au pouvoir, le RDPC. Si certains militants appellent déjà à une nouvelle candidature du président en 2025, les cadres du parti s'interrogent en coulisses sur l'avenir politique du pays.
Selon les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, le gouvernement camerounais traverse une période de turbulences sans précédent. Le Premier ministre Joseph Dion Ngute peine à maintenir la cohésion de son équipe, comme en témoigne le récent recadrage de deux ministres, dont celui de l'Administration territoriale.
Les experts interrogés par Jeune Afrique soulignent que la multiplication des affaires touchant les plus hauts responsables de l'État - du réseau d'escroquerie impliquant le contre-amiral Joseph Fouda aux controverses entourant Ferdinand Ngoh Ngoh - fragilise l'ensemble de l'édifice politique camerounais.
Dans son dernier rapport publié dans Jeune Afrique, l'analyste politique Pierre Nka estime que "cette période critique teste la résilience des institutions camerounaises et pose la question de la transition politique dans un pays habitué à la stabilité mais confronté à des défis croissants."