L’écrivaine camerounaise Calixthe Beyala a décidé depuis un moment de briser le silence sur les maux qui minent son pays. Elle évoque régulièrement la mauvaise gouvernance et les carences démocratiques du régime de Paul Biya. Ces dernières semaines la situation se serait empirée au Cameroun au point où la candidate malheureuse au poste de secrétaire général de la Francophonie se demande si le pays est encore gouverné. Calixthe Beyala est pourtant très proche du sérail. Il lui est d'ailleurs attribué une relation amoureuse avec le directeur de cabinet civil de la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo.
« Cameroun, y a-t-il un capitaine à bord ? En ce moment, dans mon si beau pays, n'importe qui fait n'importe quoi ; les chiens laissent les chats aboyer et les oiseaux miaulent plus que les chats. En ce moment dans mon pays, les prix virevoltent et se posent là où ils veulent. Le kg de viande de 2990 francs CFA décide sans aucune raison de se vendre à 3500 et le litre d'huile a fait un bond vertigineux à 1400 francs », déplore-t-elle.
Certains produits fabriqués localement ne devraient pas selon Calixthe Beya subir l’inflation car n’ayant aucun lien avec la guerre en Ukraine. Elle interpelle les autorités gouvernementales. « Il n'y a pas que ces produits qui font moult caprices. On constate que l'eau fait suer les Camerounais et a décidé qu'il est produit rare dans ce pays où il flotte 300 jours sur 365 ! Elle a décidé à son tour de faire baver les camerounais et se paye à 1600 francs !Et personne ne régente ; et personne ne moufte ! Il n'y a même plus un fonctionnaire pour dire à ces marchandises que vous êtes made in Cameroun que vous n'avez rien à voir avec la guerre en Ukraine, que vous n'êtes ni l'huile de tournesol ni le blé », écrit-elle.
Mais l’écrivaine sait qu’elle a peu de chance d’être écoutée. Les ministres camerounais ont d’autres préoccupations. Tous se battent pour mieux se positionner afin de succéder à Paul Biya dont certains annoncé déjà la fin de son long règne.
« En ce moment dans mon pays, il ne faut s'étonner de rien. Tout dérive à qui mieux mieux . Les ministres s'entredéchirent pour devenir des présidents, d'ailleurs ils le sont tous, sauf Popol dont on ignore ce qu'il devient. Dans mon pays, le chaos est tel que mêmes les animaux font ce qui les chantent. Il en est ainsi quelquefois de la vie », conclut-elle.