La mauvaise gestion et l’accaparement des fonds destinés à la construction et/ou rénovation des infrastructures sont devenues monnaie courante dans le pays. Cela ajouté à la mauvaise foi, au banditisme et à l’égoïsme des directeurs nommés pour gérer les différentes structures. Ce n’est pas le témoignage de cette femme qui vous fera croire le contraire. Elle est désabusée, comme la plupart de ses concitoyens qui implorent un sauveur qui tarde à venir.

Je viens par cette vidéo et ces photos dénoncer les conditions insalubres de la maternité de l'hôpital Ad Lucem de Bali (Douala). Permettez-moi de vous tutoyer. Regarde toi-même où nous sommes internées. Cette "chambre" est facturée à 4 000 francs par jour.

Quand tu te plains de l'état de la salle, le personnel soignant dit que c'est le directeur de l'hôpital qui refuse d'entretenir et d'arranger la maternité et il reste muet face aux multiples plaintes des patientes. En plus, il faut être très vigilant pour ne pas subir de surfacturations.

Les moustiquaires de la salle n'ont jamais été lavées ni changées depuis leur installation. Tout ce qui les intéresse, c'est l'argent, l'argent et rien que l'argent. Hier soir, la voisine du lit qui est enceinte est tombée du lit parce que ce lit s'est cassé. Tu imagines que le pire aurait pu se passer. Quand tu rencontres le coordinateur de l'hôpital, il veut t'obliger à prendre la chambre de 20 000 francs par jour. Comme s'il était dans nos poches. Comme si on n’avait pas assez subi le stress des factures.

La chambre de 20 000 francs dont on parle a toujours un problème, car le frigo et la télé ne marchent pas. Quand les patients leur demandent si nous n'avons pas droit à une salle propre parce que nous payons 4 000 francs par jour, ils nous snobent.

Comme vous pouvez donc le constater, voilà l'état lamentable d'une maternité en pleine ville au Cameroun. La maternité étant un endroit très sensible d'une structure hospitalière voilà où on installe des femmes enceintes et celles qui viennent d'accoucher et leurs nouveaux nés.

Le niveau d'insalubrité et de vétusté peut rendre malades autant les patientes et surtout les nouveau-nés dont le système immunitaire est encore fragile. De ce que je comprends, la direction de cet hôpital fait exprès de ne pas entretenir cette maternité pour pousser les patientes à payer 20 000 francs CFA pour le VIP qui n'existe lui aussi que de nom.

C'est de l'escroquerie en bande organisée et cela doit être dénoncé avec la dernière énergie, car nous sommes là en face d'une question de santé publique.

Voilà qui vient mettre au jour les agissements des responsables de cet hôpital. Ils devraient se sentir gênés avec cette prise de parole d’une de leurs nombreuses victimes.