Les syndicats de transport négocient une hausse raisonnable de 30%
Selon une enquête de votre site d'information, la plupart des professionnels du secteur, conscients du contexte inflationniste mondial qui rend, tout aussi, inévitable une augmentation du coût du précieux liquide à la pompe, sont favorables à un ajustement judicieux des tarifs. Et s’opposent au Fmi et autres bailleurs de fonds qui, eux, exigent une augmentation de 100% au gouvernement. Les regards des Camerounais, plus que jamais, tournés vers les pouvoirs publics.Tic tac…
A Yaoundé, Douala, Bertoua, Bafoussam, Garoua, Buea…
les syndicats de transporteurs sont d’accord pour une augmentation du prix du carburant à la pompe. C’est ce qui ressort d’un sondage, effectué ces 19 et 20 juillet par votre journal, dans les dix régions du pays, à travers son réseau de correspondants. Premier fait majeur, les transporteurs, rencontrés sont préparés psychologiquement à une éventuelle hausse des prix à la pompe, car ils sont conscients de vivre dans un village planétaire.
« La guerre en Ukraine a des répercussions dans le monde. On assiste à une inflation généralisée. Il est tout à fait évident que le Cameroun soit à son tour touché puisque n’étant pas sur la planète Mars » , indique Paul Deffo, conducteur de taxi à Douala.
Ainsi, bon nombre de professionnels de transport, excepté une poignée de syndicalistes extrémistes, comprennent qu’une augmentation du prix du Michel Tafou, Mamaouda Labaran et Nadine Bella carburant est aujourd’hui inévitable en raison de la conjoncture, marquée par l’inflation généralisée causée, en gros, par le conflit russo- ukrainien. Ces deux pays, en guerre depuis le 24 février 2022, comptent parmi les plus gros exportateurs de produits pétroliers et agricoles, entre autres.
Non à la démesure du Fmi Cependant, et c’est le second fait majeur qui ressort du sondage fait par votre journal, des syndicats de transporteurs, en patriotes conscients, sont opposés à une hausse à 100%, exigée par le Fonds monétaire international (Fmi), sous programme avec l’État du Cameroun. « Une augmentation du simple au double du prix des carburants à la pompe va créer une baisse de notre activité. Les Camerounais ont un faible pouvoir d’achat, et ne pourront du jour au lendemain payer le taxi à 500 Fcfa au lieu de 250 Fcfa, qu’ils payent même à peine. La proposition du Fmi est hors de propos » , s’emporte Donald Abate, taximan. « Il faut se méfier des institutions internationales qui veulent plonger le Cameroun dans le chaos » , indique Amadou Bello, camionneur. Un avis que partage son collègue Elvis Kum.
Toutefois, selon nos informations, le gouvernement n’entend pas aveuglement suivre cette recommandation du Fmi, parce que contraire à la politique, définie par le chef de l’État, de lutte contre la vie chère. C’est d’ailleurs dans ce sens que s’inscrivent les actions du gouvernement.
A l’heure actuelle, les prix homologués sont de 630 Fcfa pour le litre de super, 350 Fcfa pour celui du pétrole lampant, 575 Fcfa pour le litre de gasoil. Ces prix pourraient connaitre une hausse mais raisonnable, révèle une source à la primature. Une augmentation de 30% représente, selon nos estimations, 820 Fcfa pour le litre de super, 455 Fcfa et 750 Fcfa respectivement pour le litre du pétrole lampant et celui du gasoil.