Douze mille réfugiés nigérians abrités dans le camp de Minawao sont retournés à Banki, leur localité d’origine, durant le mois de mai. 1 800 d’entre eux sont rentrés en fin de semaine dernière, indique le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Selon l’institution, ces réfugiés auraient décidé «volontairement» de rentrer chez eux. Les raisons évoquées sont : «des conditions difficiles au camp de Minawao» et le début de «la saison agricole» à Banki.
Cependant, le HCR déplore la situation qui prévaut actuellement à Banki. Cette localité nigériane «héberge déjà une grande population de près de 45 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays et est loin de pouvoir recevoir un tel nombre».
Toujours selon le HCR, avant Banki, et aussi dans les villes voisines, où les gens espèrent se diriger, l’accès humanitaire est très limité et dépend en grande partie de la disponibilité des escortes militaires. «Comme la plupart des rapatriés sont toujours incapables de voyager vers leurs villages d’origine du fait de la sécurité qui reste incertaine, il existe un besoin urgent de terrain supplémentaire pour plus d’abris et d’autres installations dans le camp des déplacés», indique l’organisme onusien.
L’institution onusienne dénonce par ailleurs le fait que le Cameroun n’ait accordé aucune assistance technique ou financière pour le retour de ces réfugiés, les obligeant à financer eux-mêmes leur transport.
«Nous insistons pour que tous les pays de la région facilitent les procédures de refuge et d’asile à tous ceux qui en ont besoin», souligne le HCR.
Selon des conventions internationales, les pays qui abritent des réfugiés s’assurent que les conditions sécuritaires et économiques sont favorables à la survie des personnes à rapatrier et que la sécurité règne dans les régions de retour. Un soutien financier est aussi accordé aux réfugiés pour faciliter leur réinstallation.
«Pourtant, le 3 mars dernier, le Cameroun a signé, avec le Nigéria et le HCR, un accord visant à faciliter les retours volontaires», rappelle le HCR. En signant cet accord, le Cameroun et les deux autres parties s’étaient engagés à optimiser l’encadrement des réfugiés désireux de retrouver leurs régions d’origines ainsi qu’à leur fournir toutes les informations nécessaires.