Lors d’une visite du ministre de l’eau et de l’énergie le lundi 5 septembre 2022, à la station de production d’eau d’Akomnyada, Gaston Elounfou Essomba a demandé à CAMWATER de prendre sous huitaine toutes les mesures qui s’imposent en vue de garantir le niveau de production de cette station. Un ultimatum qui démontre pour le prouver l’incompétence du Directeur Général Gervais Bolanga à remplir sereinement les missions qui lui sont assignées.
Construite en 1985 pour une capacité de 100 000 m3, la station de production d’eau d’Akomnyada a déjà été rénovée par deux fois pour atteindre les 300 000 m3 d’eau nécessaires à l’approvisionnement des villes de Yaoundé et Mbalmayo. A cette effet l’Etat et des partenaires bilatérales et multilatérales ont mis d’énormes moyens pour que cette station de production réponde au besoin de la capitale politique et des villes satellites. Le constat qui est aujourd’hui fait relève de l’inimaginable : en plein 21ème siècle, les populations sont encore à subir les tracasseries du rationnement d’eau à travers les camions citernes. Lamentable pour un pays qui se donne des moyens et faits confiance à certains incapables pour assurer des missions qui relèvent de l’utopie pour eux.
Il faut le dire sans sourciller, un manager conscient de la décadence des indicateurs de performance de sa structure devrait démissionner s’il juge inopportunes les décisions qu’il prend pour booster la compétitivité de sa structure. Le Directeur Général de la Cameroon Water Utilitie Corporation (CAMWATER ), Gervais Bolanga n’est pas dans son élément dans cette structure. Au-delà de la très haute administration aujourd’hui, les populations sont convaincues de son incapacité à diriger cette société d’Etat. Et l’ultimatum de ministre de l’eau et de l’énergie le 5 Septembre dernier sonnait comme un ras-le-bol.
En l’espace de deux mois, le ministre le ministre de l’eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba a effectué deux visites de travail à l’usine de pompage d’eau d’Akomnyada, qui alimente Yaoundé et ses environs. La situation est, on ne peut plus dégradante. La capacité opérationnelle de l’usine a connu une baisse drastique, dont la production est passée de 130 000 m3 par jour entre janvier et mai 2022, pour effleurer les 80 000 m3 actuellement, est insupportable. : « En effet, l’ouvrage de production d’eau d’Akomnyada qui approvisionne principalement les populations de la ville de Yaoundé et ses environs, connait depuis quelques mois une baisse drastique de sa production, privant ainsi de nombreux ménages du précieux liquide. Ladite station qui produit normalement au moins 130 000 m3 par jour produit actuellement à peine 80 000 m3 ».
Renseigne le communiqué du MINEE . Un diagnostic que corroborait déjà le directeur général de la CAMWATER , au cours d’une autre visite de travail sur le site de l’usine quelques jours auparavant. Des explications qui visiblement n’ont pas convaincu le membre du gouvernement. Eloundou Essomba note en passant que ses instructions données au cours d’une précédente visite de travail le 1er juillet dernier n’ont jamais été respectées. A chaque étape, la même question lancinante du MINEE : « Je veux comprendre comment et pourquoi on est passé de 130 000 m3 de janvier à mai, à moins de 90 000 m3 aujourd’hui… ». « Pourquoi l’année passée à la même période, et avec les mêmes équipements, CAMWATER réussissait-elle à maintenir sa production autour de 130 000 m3 ? » Des questionnements récurrents du MINEE auxquels les responsables de la CAMWATER répondaient par un embarras certain, trahissant ainsi une certaine mal gouvernance dans l’approvisionnement de Yaoundé et ses environs en eau potable
Mal gouvernance ?
Depuis la mise sous administration provisoire le 2 mai 2002 de la défunte SNEC, des solutions ont été trouvées pour une mise en marche des institutions de production et de commercialisation de l’eau potables. Ainsi naissaient la CAMWATER et la Camerounaise des eaux. Deux entités aux missions spécifiques. Et pour la matérialisation des objectifs à atteindre, tout y est passé : la signature des conventions tant bilatérales que multilatérales avec des partenaires nationaux qu’internationaux.
Des stratégies à multiples échelles ont été mis en place pour résoudre l’équation des pénuries d’eau au Cameroun. Mais seulement, à chaque contexte ses hommes. Aujourd’hui, après plus de trois décennies, les problèmes de gouvernance dans la production et la distribution de l’eau camerounaise se posent encore. Or, cela doit passer par la rationalisation des dépenses, la sécurisation des recettes et l’amélioration des mécanismes de transparence autour de la gestion des portefeuilles afin d’assurer le respect des cahiers des charges. Ce n’est pas gagner avec la gestion actuelle !
Que peut donc faire Gervais Bolanga en 8 jours si depuis des années qu’il trône à la CAMWATER il n’a pas encore trouvé des solutions aux problèmes de pénurie d’eau au Cameroun et plus particulièrement dans les grandes villes ? Pour Louis-Marie Kakdeu « de profondes réformes institutionnelles, juridiques et politiques sont nécessaires pour garantir un élargissement durable de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement en conformité avec les normes environnementales et sociales.
La responsabilité de l’État est de mettre sur pied des politiques inclusives et incitatives pour encourager les initiatives privées allant dans le sens de la multiplication des constructions de forages et autres châteaux de moindre envergure pouvant permettre de juguler les déficits au niveau local et ce, dans l’ensemble du pays ». Aujourd’hui, pour justifier son incompétence et son incapacité à remplir sereinement ses missions à la CAMWATER , c’est à une campagne de dénigrement de l’Etat qu’il s’est lancé.
Ceci pour faire comprendre à l’opinion que ceux sont les dettes de l’Etat qui plombent les performances de la CAMWATER . Une parade qui ne tient pas lieu dans la mesure où l’on compte de nombre de contrat de partenariat avec les institutions avec des institutions sensées apporter des solutions, mais qui, au final, restent dans le décor. Les contre-performances constatées dans le management du DG de la CAMWATER sont révélatrices des tares qui sont observées dans l’opérationnalisation des leviers de développement de cette structure.
L’on cite ainsi un service commercial passif, un service après-vente pas fonctionnel, un manque de réactivité des interventions sur le terrain, engendrant des pertes énormes dans le circuit de distribution, le manque d’une véritable politique d’intensification des campagnes de branchement des particuliers en vue d’augmenter le nombre d’abonnés et d’assurer la rationalisation de la distribution de l’eau selon un planning alternatif connu. Bien d’autres tares, qui relèvent des manquements managériaux du DG sont connues.