Olembé tel un serpent enroulé sur lui-même et en putréfaction à quelques encablures du palais présidentiel, incommode les hautes sphères de la République. L’opinion publique ravagée par la nausée.
Le ras-le bol est plein. C’est le lieu de le dire. Les Camerounais ont les nerfs à fleur de peau suite à la nauséeuse affaire du Complexe sportif d’Olembé, conjuguée à l’exhortation du président de la République à ses concitoyens de se joindre à lui pour combattre l’enrichissement illicite au détriment du trésor public. Juste quelques jours après son Message à la Nation, le Complexe sportif d’Olembé à l’abandon par la société canadienne Magil, est venu comme un test grandeur nature de l’exhortation présidentielle. C’est pourtant des rangs du gouvernement que la déflagration est venue, avec la lettre du ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), adressée au secrétaire général des Services du Premier ministre, accablant Magil d’avoir abandonné Olembé à son triste sort quand bien même l’enveloppe allouée aux travaux avait été consommée. Les Canadiens ne l’ont pas entendu de cette oreille et ont rétabli à leur manière la vérité des faits, leur correspondance fuitant sur les réseaux sociaux comme il en avait été de celle de Narcisse Moulle Kombi. Depuis lors, les révélations croustillantes se succèdent en cascade sur la toile, suscitant les commentaires et les réactions les plus acerbes. En lisant les sur la toile les différentes sorties des Camerounais liées à ce scandale, on arrive à l’évidence que la coupe est pleine, et le président de la République appelé à prendre sans délai ses responsabilités. « J'interpelle ultimement le président de la République de décharger de leurs fonctions tous les ministres qui avaient en charge la gestion des fonds et des infrastructures de la Can 2021 afin qu'ils soient mis à la disposition de la justice. Tout laxisme de M. Biya au sujet de ce scandale vaudra complicité active et permanente » , darde pour sa part in extenso le député Sdf du Wouri, Jean Michel Nintcheu, bien connu pour ses diatribes enflammées à l’Assemblée nationale. Comme on le voit, il appelle Paul Biya de prendre le taureau par les cornes en limogeant tous ses collaborateurs impliqués dans la malédiction qui nimbe le complexe sportif d’Olembé. Son camarade de l’opposition, Cabral Libii, député du Nyong et Kellé et président national du Pcrn n’en dit pas moins. « Que le Président de la République prenne ses responsabilités ! » , appelle-t-il vivement après une suite de questionnements poignants pour éclairer les chemins inextricables des détournements des deniers publics. Tenez ! « En clair, chaque paiement effectué au profit de Magil recevait validation préalable du Minsep. Alors, pourquoi le Minsep qui a couvert Magil tout au long de cette scandaleuse gabegie vient par la suite accuser Magil de toujours bafouer ses instructions alors même que lui, il a toujours validé les virements ? D'où vient-il qu'aujourd'hui le Minsep vienne demander à Magil au profit de qui il a validé tous les paiements, de justifier lesdits paiements? Pourquoi Magil qui a reçu tous les paiements de l'ordre de 53 milliards en tout, n'a pas effectué impunément les travaux et vient par la suite accuser le Minsep? » , lit-on sur la page Facebook de l’homme politique. Il conclut en précisant qu’il est clair « qu'il s'agit d'une bande de malfaiteurs qui essaie d'embrouiller les Camerounais... Les uns veulent liquider les autres, les uns veulent couvrir les autres ». Un autre homme politique désabusé et pris de nausée par cette affaire, est le président national du Mpdr, Shanda Tonme contenue dans une publication : « Vérités et mensonges sur Olembé ». « Il vient toujours un temps où la justice s’impose, où les gouvernants après avoir été longtemps trompés par leurs collaborateurs et subalternes de tous les niveaux, se réveillent et découvrent la vérité, manifestent ultimement leur autorité pour faire la lumière, et engage la réparation des torts. La bonne gouvernance c’est d’abord et avant tout, le respect des citoyens par les gouvernants et vice-versa » , indique-t-il avant de prévenir que lorsque les gouvernants se murent dans un silence dédaigneux, orgueilleux et condescendant, ils allument des feux involontaires susceptibles à terme de déstabiliser la société. « Et Si au lieu de se taire ou de faire amende honorable, derniers se lancent dans des mensonges, alors il faut convenir qu’ils ont choisi de ruiner la confiance du citoyen, d’orchestrer la fracture avec le peuple et de trahir définitivement les intérêts nationaux » , conclut-il en mettant en garde les autorités camerounaises de gérer ce qu’il est convenu d’appeler Olembégate avec légèreté. Paul Biya va-t-il désinfecter, nettoyer les écuries d’Augias nauséeuses depuis la Can 2019 qui avait connu un glissement ? On n’a pas oublié que le 31 décembre dernier, il avait été clair et précis. « Je tiens une fois encore à rappeler que tous ceux qui s’enrichissent illicitement, en spoliant l’Etat, à quelque niveau que ce soit, vont rendre des comptes » , rappelait-il à ses concitoyens avant de les exhorter tous, quel que soit leur rang social, à s’engager résolument dans ce combat qu’il mène depuis des années. « Chacun à son niveau doit faire montre de probité et veiller à la préservation de l’intérêt commun. C’est en agissant ensemble, de manière déterminée et résolue que nous parviendrons à triompher de la corruption qui existe encore dans notre société » , ajoutait-t-il pour terminer.