Face à la désinformation et aux différentes polémiques sur l’avancement des travaux, Mgr Sosthène Léopold Bayemi Matjei, évêque d’Obala a tenu une conférence de presse pour clarifier la situation.
Le chantier de la cathédrale du diocèse d'Obala, situé au cœur de la ville d'Obala, présente encore d'énormes blocs de ciment et de granit, donnant l'impression que les travaux n'avancent pas. Cependant, de plus près, on peut voir la qualité et l'ampleur des fondations déjà réalisées. Une visite guidée avec Mgr Sosthène Léopold Bayemi Matjei a permis de constater l'état du chantier. Les travaux se poursuivent avec la construction des poteaux du parvis central et le coulage du sol de la galerie technique. La cathédrale, bien qu'elle ne dévoile pas encore toute sa splendeur, prend forme. Une partie importante du sous-sol est déjà achevée et pourrait servir de citadelle imprenable. Mgr souhaite en faire un espace de stockage, avec une chapelle souterraine adjacente. Le reste du bâtiment est constitué de ferraille enchevêtrée reposant sur de grands blocs de béton. Une première dalle a déjà été posée pour servir de plancher du parvis central à l'église principale.
L'évêque lève l'équivoque…
L'évêque a tenu une conférence de presse pour présenter ces avancées et répondre aux questions des journalistes, issus pour la plupart de l’association des journalistes originaires de la Lékié (AJL), le 24 novembre dernier. Il a souhaité clarifier les idées sur la gestion des fonds collectés, l'évolution du chantier et les projections à court et moyen termes, surtout dans un contexte où prévaut une intoxication informationnelle et où s’observe une léthargie dans la participation des fils et filles du diocèse, cette conférence est un moyen de relayer la bonne information. Mgr a abordé les questions sur les contributions des paroissiens depuis le début du projet en 2005, l'utilisation des fonds et les raisons pour lesquelles les travaux n'ont repris qu'en 2018. Il a préféré se concentrer sur les progrès réalisés depuis 2018.
L’équipe dirigeante du projet cathédrale est constituée d’ingénieurs, d’agents financiers et de comptables, tant nationaux qu'expatriés. À tour de rôles, tous ont donné des détails et des illustrations sur la cathédrale en construction. Mgr Sosthène Léopold Bayemi a donné quelques symboliques de cet ouvrage, soulignant qu’elle a une forme ovale pareille à un œuf, symbole d’une vie qui commence ; une tendance ichtyomorphe rappelant le poisson, symbole des premiers chrétiens ; des contours telle une cabosse de cacao signe d’un peuple d’agriculteurs ; une croix à 51m de hauteur, aspiration céleste des peuples du Diocèse d’Obala. La cathédrale aura une superficie de 1900 m², mesurant 50 m de large et 80 m de long, et pourra accueillir 2500 places assises.
L'évêque a également évoqué les défis auxquels ils ont dû faire face, à savoir : les contraintes techniques, les problèmes de financement et les délais serrés qui ont jalonné le parcours de cette construction. « J'ai amélioré le plan que j'avais trouvé pour faire quelque chose d'original et de durable. Je n'ai pas voulu faire un projet qui plaise à certains et qui soit réalisé à la vitesse souhaitée par d'autres. Ça ne me ressemble pas. Je veux quelque chose de beau », précise-t-il. En ce qui concerne les états financiers à ce jour, l'évêque rassure : « Les contributions de chaque chrétien sont tracées et présentées en détail, ainsi que la configuration future de l'édifice. Chacun peut vérifier son apport financier grâce à un fichier conçu à cet effet ». Les collectes font état de 101 424 660 Fcfa répartis comme suit : 67 214 548 Fcfa pour le hors-diocèse, 4 604 287 Fcfa pour les non déterminés et 29 605 825 Fcfa pour les contributions diocésaines à la fin de l'année pastorale 2022-2023.
L'élite au secours…
Une incertitude liée à l'évolution normale de cette œuvre plane. Pour cause, le projet vit de dons. « Nous nous soumettons au rythme de 12 millions de Fcfa de consommation par mois en termes de travaux. C'est peu. Un tel chantier devient ainsi coûteux à la longue », précise le chef de service construction, Antoine Meugniot. L'évêque a donc émis un souhait, celui de voir remobiliser tout le monde autour du projet, surtout l'élite. « L'implication des fils et filles du Diocèse, particulièrement celle de l'élite est nécessaire pour mener à bien ce projet », exhorte-t-il.