Samedi dernier, la capitale centrafricaine a été secouée par un déferlement de violence, elle comme elle n’en avait pas connu depuis longtemps. Le bilan de ces remous s’élève à une quarantaine de morts et plusieurs milliers de déplacés.
Les incidents ont surtout replongé le pays dans le doute et la précarité, alors qu’il s’achemine bon an mal an vers des élections générales. Dans un discours prononcé quelques heures après son retour précipité en Centrafrique, Catherine Samba-Panza, la présidente de transition a condamné ce qu'elle considère comme une tentative de coup d’Etat.
« Avec la dernière tentative de coup de force que nous venons de vivre, les élections risquent bien de s’éloigner. La nature politique de ces évènements est évidente. Il s’agissait ni plus ni moins d’une tentative de prise de pouvoir par la force», a-t-elle déclaré. La présidente centrafricaine n’est pas la seule à soupçonner une manœuvre de déstabilisation.
Même s’il est encore difficile d’établir avec certitudes des responsabilités, plusieurs personnalités ont laissé entendre que les violences perpétrées sont manipulées. A Bangui, les violences ont baissé d’intensité. Le couvre-feu décrété il y a quelques jours a été respecté pour la première fois mercredi soir.
Mais le calme est toujours précaire. La Minusca, la force des Nations unies, très critiquée pour son attentisme au début des remous est devenu plus ferme, ce qui a permis aux populations de sortir petit à petit de leur torpeur.
Toujours est-il que les éléments de ces derniers jours ont fragilisé le processus de normalisation du pays. L’autorité de l’Etat et les efforts de cohésion sociale ont été mis à mal. Par ailleurs, le processus électoral a été stoppé dans son élan. Et c’est pour tenter de relancer la machine que Catherine Samba-Panza appelle à l’union sacrée des forces vives centrafricaines.
« J’appelle en particulier toutes les forces vives de la nation, à savoir groupes armés, partis politiques, organisations de la société civile, syndicats, confessions religieuses, à reprendre le chemin du dialogue et la recherche du consensus. Dans un très bref délai, j’inviterai toutes les entités à une large concertation afin d’examiner les voies et moyens de sortie de crise ».
Dans le même ordre d’idées, le Parlement de transition a été convoqué pour une session d’urgence,jeudi.