On savait que les propos tribalistes proférés par des personnalités publiques comme le Pr Claude Abe et l’économiste Dieudonné Essomba allaient faire de l’effet mais pas à ce point. Récemment, le premier cité demandait ouvertement sur un plateau télé en direct que « tout le monde rentre chez lui ». Les bamilékés se sont sentis visés.

La suite n’a pas été sans conséquence pour le fameux Claude Abe réputé pour ces genres de propos incendiaires. Les intellectuels lui ont clairement donné tort parce qu’un pays est censé être fédérateur et non construit sur des bases claniques.

La quasi-totalité des lanceurs d’alertes, activistes, spécialistes des questions politiques, hommes politiques, journalistes… ont invité le Pr Claude Abe à ne pas recommencer sur cette voix. Seulement, des "soutiens" cachés du Camerounais mettent déjà le conseil en pratique.

Le lanceur d’alertes Nzui Manto nous informe d’une situation fâcheuse à Baré Bakem : « Le chef du village de Bayon organise la chasse aux bamilékés et leur demande de rentrer dans leur village ».

L’homme explique que « le chef du village de Bayon qui est un procureur de la République et son petit frère inspecteur de police, ont fait bloquer la circulation, barrer les routes demandant aux bamilékés de rentrer chez eux. La tenue traditionnelle des Grassfield, le Ndop a été brûlé ».

Pour lui, il est donc clair que « la campagne de haine distillée dans les médias par les intellectuels du pouvoir de Yaoundé porte ses fruits ». Pr Claude Abe, Dieudonné Essomba et les autres de leur trempe doivent être certainement fiers de constater le résultat.

Pourtant, l'Université catholique d'Afrique centrale (UCAC) s’était désolidarisée du Pr Claude Abe dans une mise au point faite à Yaoundé mardi le 25 avril 2023 : « Le recteur informe l'opinion publique que l'Université catholique d'Afrique centrale se désolidarise entièrement de la sortie médiatique du Professeur Claude Abe au cours de l'émission Club d'Élites du 16 avril 2023, sur le plateau de la chaise de télévision Vision 4.

Il tient à rappeler que l'Université catholique d'Afrique centrale est une institution pontificale qui promeut : l'ouverture aux autres, la fraternité, le vivre-ensemble et la multi culturalité.

L'Université catholique d'Afrique centrale s'associe aux autorités publiques et aux membres de la société civile pour condamner tout discours haineux et tribaliste contraire aux valeurs ci-dessus énumérées et à son éthique propre.

Le recteur rappelle que, nonobstant la liberté d'expression reconnue aux enseignants, les déclarations et comportements portant atteinte à l'image de l'institution ou contraires aux bonnes mœurs sont encadrés et/ou sanctionnés par les statuts canoniques et le règlement intérieur de l'Université catholique d'Afrique centrale. Nous osons espérer que cette mise au point clarifie la position de l'Université catholique d'Afrique centrale ».