La vision de faire du Cameroun un pays émergeant à l’horizon 2035 est en situation au fil des jours, oblitérée par des errements managériaux. Faire l’homme, l’homme entier, l’homme intègre, l’homme total, est le défi majeur pour un mieux-être collectif.
Le biotope politique camerounais grouille des programmes politiques, achalandés et fleuris depuis le retour consacré au multipartisme au depuis des années nonante. Pour autant, rien ne change dans le quotidien des Camerounais, à cause de l’écart des normes consacrées dans la gestion de la chose publique. Le sentiment d’impunité ambiant, incite chaque jour des citoyens à s’éloigner autant que cela est possible de l’orthodoxie, du canevas si cher aux nations qui émergent à travers le monde.
L’émergence de ce fait est avant tout un travail porté sur l’humain, façonné par une idéologie crédible pour le mettre dans le sens de la bonne marche pour une prospérité partagée, de la prise de conscience de chacun comme un maillon de la chaîne de coprospérité. À l’observation, l’éducation ne construit pas l’homme car on constate pour le déplorer que les plus lettrés sont pris par la tentation des détournements des deniers publics, plus encore que les moins diplômés.
Tout ceci est décuplé par une course effrénée individuelle à la recherche individuelle et égoïste de richesses. Et l’UDC dans tout cela, serait-on tenté de demander. En parcourant les textes statutaires de cette formation politique, on se rend compte qu’elle ne badine pas avec la consécration de l’homme dans son entièreté. Le statut de l’UDC, en son article 6 par exemple, dit expressément que l’emblème de l’UDC est un globe où le Cameroun se détache dans un fond du continent africain en dégageant une lumière rayonnante.
On y retrouve les noix de kola faisant le tour du globe, symbole de l’amitié, la fraternité, invitant au « partage du fruit du travail bien gagné à la solidarité fonctionnelle et agissante ». La houe qui appelle à la nécessité de « l’ardeur permanente au travail et à l’acharnement ». Quel que soit le niveau de développement scientifique et technologique, l’UDC appelle l’humain à cultiver son jardin de ses mains, avec la houe.
Par ailleurs et dans le même sens, dans le Règlement intérieur, en son article 1(2), il est clairement dit que le parti pratique la libre discussion, le débat d’idées et le libre choix de ses dirigeants sur la base des critères de compétence, de militantisme, « de moralité, d’intégrité et de patriotisme ». Moralité, intégrité et patriotisme sont aujourd’hui, par leur absence, la porte du mal qui mine le Cameroun. Bien plus, à l’article 4, dans sa vie privée comme dans ses activités personnelles, « le militant de l’UDC doit être un exemple d’éthique, de rectitude morale et de civisme ».
Bataille nationale, cause nationale. L’article 8 renchérit en précisant qu’il doit militer activement et manifester par ailleurs « une rectitude éthique, une conscience professionnelle et une moralité irréprochables ». Il suffit de vouloir qu’il en soit ainsi, de confier la socialisation, l’éducation du pays à des mains expertes, des femmes et de hommes qui portent tous les Camerounais dans leur cœur, probes et propres. C’est le chantier nouveau pour le Triangle national s’il faut faire de l’émergence une bataille nationale, une cause nationale.
Le développement matériel, l’abondance des richesses, n’est que subséquente à une doctrine de vie, une hygiène de vie des gestionnaires publics qui regardent avant tout la chose publique comme un fil de haute tension dénudée, une source de vie ou de mort pour ceux qui s’en approchent. On le voit au Japon, en Chine, dans les États de l’Asie du Sud-Est, où porter atteinte à la fortune publique est un sacrilège, un déshonneur digne de mort. Tout est dans la formation de l’homme, dans le sens aristotélicien du terme, où l’homme est un animal politique, appelé à vivre dans la cité.
Il vit véritablement lorsqu’il est en société, de telle sorte qu’il peut déployer ses capacités et vibre heureux. Dans cette logique, la souffrance en cité viendrait des attitudes et comportement iniques de ses membres. L’homme total, l’homme intègre, est à la base de la politique éthique de l’UDC, et c’est un signal pour la communauté nationale, est un sillon qu’il faut suivre sans délai, avec les dérives multiformes et personnelles qui émaillent les comportements au quotidien.
Peut-être est-ce pour cela qu’on fait la politique dans ce parti en chantant et en dansant. La politique se faisant dans la joie des retrouvailles autour des valeurs communes, en dépit de l’adversité ambiante qu’impose la compétition politique. Les retrouvailles politiques vont avec l’arbre de paix en main et dans les cœurs, avec une langue apurée par le sel, pour s’abstenir de propos belliqueux, haineux, d’abord entre militants et ensuite envers les autres compatriotes. Il appartiendra un jour à Tomaïno Ndam Njoya de lever le voile publiquement sur son « know how » et son « know how to be », qui distinguent son appareillage politique.