Actualités of Thursday, 28 December 2023

Source: www.bbc.com

Ce qu’il faut savoir sur l’huile de palme très utilisée dans le monde

Ce qu’il faut savoir sur l’huile de palme très utilisée dans le monde Ce qu’il faut savoir sur l’huile de palme très utilisée dans le monde

Arbre originaire d’Afrique tropicale, le palmier à huile produit des fruits dont la pulpe sert à faire de l’huile de palme qui est l'huile végétale la plus utilisée au monde.

Selon des spécialistes, sa culture est plus économe, puisque c’est un arbre qui demande moins d’espace en termes d’occupation de sol en plus de ce que cet arbre aider à la protection des écosystèmes.

Des polémiques entourent l’utilisation de l’huile de palme à cause de sa forte teneur en acides gras saturés.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans une étude intitulée « l’industrie de l’huile de palme et les maladies non transmissibles » en 2019, a accusé le lobby de l’huile de palme d’employer des tactiques des firmes de l’alcool et du tabac pour influencer la recherche sur les effets de son produit sur la santé.

Cependant, selon des experts, cette huile présente un certain nombre d’avantages pour la santé.

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Qu’est-ce que l’huile de palme ?

L’huile de palme connue dans certains pays sous le nom d’huile rouge, est une huile extraite de la chair du fruit ou de la noix du palme. Cette huile s'appelle scientifiquement Elaeis guineensis. C’est une huile qui est différente de l’huile palmiste.

L’huile de palme est issue de la chair du fruit du palmier tandis que l’huile palmiste est issue du noyau de ce fruit.

C’est donc deux types d’huiles différentes issues du même palmier. Nous allons nous intéresser ici à l’huile de palme ou l’huile rouge.

Cette huile est la plus utilisée dans le monde en cuisine, en agroalimentaire, en cosmétique, etc.

Selon le spécialiste en hygiène et qualité alimentaire, diétothérapeute togolais, Mathieu Kpönou Tobossi, l’huile rouge prend 80% de proportion des huiles utilisées en agroalimentaire, 24% en cosmétique et 60% en agrocarburant.

Très utilisée dans la cosmétique

L’huile de palme est utilisée pour sa richesse en vitamine A qui contient de nombreux bien faits pour la peau.

Elle est utilisée comme un produit anti-ride. On l’utilise également pour faire des fonds de teint, parce que la vitamine A contient des bêta-carotène qui donnent des teints bronzés ou halés.

De quoi est composée l’huile de palme ?

Comme la plupart des huiles, l’huile de palme est composée de 99% d’acides gras. Le 1% est partagé par les vitamines E, K, et la provitamine A qui lui donne la coloration rouge, parce qu’elle est riche en bêta-carotène.

C’est une huile très résistante à l’oxydation. Elle supporte les températures élevées jusqu’à 230°C. Cette huile qui est très calorique, énergétique parce qu’elle fournit jusqu’à 9 Kcal pour 1 g.

« Tout cela fait de cette huile l’un des nutriments les plus caloriques devant les glucides qui fournissent 4 Kcal, les protides 4 Kcal également », confie M. Tobossi.

L’huile de palme et sa particularité

Toutes les huiles sont faites de molécules, de lipides ou d’acides gras. La particularité de l’huile de palme, c’est qu’elle est composée d’acides gras saturés et d’acides gras non saturés (50% de chaque acide gras).

Pour le nutritionniste, les acides gras saturés sont normalement des graisses issues des produits animaux ou de leurs dérivés tels que le fromage, le beurre, la viande, etc.

On les retrouve malheureusement aussi dans les produits végétaux, principalement l’huile de palme ou l’huile de coco.

Il insiste sur le fait qu’on ne devrait pas avoir des acides gras saturés dans les huiles végétales, mais beaucoup plus dans les huiles animales.

La saveur unique est l’autre particularité de l’huile de palme, ce qui intéresse beaucoup les cuisiniers.

On a près d’une quarantaine d’acides gras saturés qui se trouvent dans les huiles. Ce sont notamment les acides formiques, acétiques, capriques, bituriques, montaniques.

« Le risque avec des acides gras saturés, c’est qu’en dehors des bienfaits qu’on leur connaît, ils ont tendance à augmenter le mauvais cholestérol dans le sang et donc à favoriser des dépôts dans les vaisseaux sanguins au niveau du cœur en se mélangeant avec des déchets de calcium ou d’autres types de déchets, et ça forme ce qu’on appelle des plaques d’athéromes », souligne le spécialiste.

Tout cela peut provoquer, poursuit-il, de l’hypertension artérielle, des maladies de cœur, des vaisseaux, AVC, surpoids, inflammations diverses.

Ces autres bienfaits se trouvant dans l’huile de palme

L’huile de palme est beaucoup utilisée pour la confection de plusieurs types de mets sur le continent africain. Malgré qu’elle renferme beaucoup de vertus, ses multiples apports pour la santé sont négligés.

Selon les nutritionnistes, la consommation régulière de cette huile a des effets bénéfiques sur le corps et protège l’organisme à cause de sa teneur en acide gras.

Cette vitamine intervient dans l’hydratation de la peau avec son effet activateur de la production de mélanine.

D’aucuns conseillent de boire l’huile de palme car elle serait capable d’activer ou de renforcer le système immunitaire à cause du tocotriénol riche en vitamine E, qu’elle contient.

Des chercheurs malaisiens et libyens ont étudié le tocotriénol (qu’on trouve dans l’huile de palme) et trouvé son bienfait sur le corps.

Selon eux, c’est une forme de vitamine E qui protégerait les cellules du cerveau, préviendrait de certains cancers et aiderait à réduire le cholestérol.

L’huile de palme contient des acides gras saturés, particulièrement l’acide palmitique qui lui donne sa consistance semi-solide à température ambiante.

L’huile de palme ne contient pas que des acides gras saturés. Elle contient aussi des bons acides gras, les non saturés. On en a près d’une dizaine.

Ce sont notamment acides alpha linoléiques, l’oléiques, palmétoléiques, arachidonéiques, etc. On a aussi les acides gras essentiels, oméga 3, oméga 6 qu’on trouve dans l’huile de palme.

Ces acides gras essentiels sont de bonnes graisses qui vont contribuer à combattre les dépôts de mauvaises graisses au niveau du cœur et des vaisseaux, les inflammations...

« Principalement, elles interviennent dans la qualité de la vue, l’amélioration de la mémoire, la synthèse des hormones, le bon fonctionnement du système nerveux, la normalisation de la tension artérielle, du cœur », précise le nutritionniste qui ajoute que ces acides gras non saturés favorisent aussi la gestion du stress et l’augmentation de l’immunité dans le corps.

Huile de palme comparée à 6 autres huiles

Il faut noter ici qu’il y a des huiles qui contiennent plus d’acides gras saturés que l’huile de palme. D’autres en contiennent moins.

L’huile de noix de coco par exemple contient 90% d’acides gras saturés (mauvais).

« J’ai toujours dénoncé ce type d’huile pour la consommation humaine. Les gens m’ont toujours combattu. Je n’ai rien contre les producteurs d’huile de noix de coco. Je ne fais que mettre la puce à l’oreille des consommateurs », avertit encore l’hygiéniste alimentaire.

Le beurre contient 68% d’acides gras saturés. L’huile d’arachide, d’olive, de soja contiennent moins de 20% d’acides gras saturés. Elles sont à préférer aux trois premières (huile de palme, de noix de coco et le beurre).

Ces comparaisons, renchérit-il néanmoins, ne doivent pas pousser les gens à aller jeter les flacons d’huile de palm à la poubelle.

Les acides recommandées se trouvant dans plusieurs autres huiles, il faut avoir chez soi divers types d’huiles. Les alterner permettra d’équilibrer les graisses, selon Dr. Mathieu Tobossi.

« Ainsi, ce que vous manquez dans une huile, vous la retrouvez dans l’autre. Ce qui constitue un risque nutritionnel dans une huile peut trouver son antidote dans l’autre », conseille-t-il.

Comment conserver les huiles ?

Avoir des huiles chez soi est une chose. Les conserver en est une autre. Il faut donc savoir conserver les huiles pour pouvoir garder leurs valeurs nutritionnelles.

Selon les nutritionnistes, les huiles doivent être conserver dans des flacons en verres ou plastiques à bouchon hermétique.

Et ces contenants doivent être teintés « parce que la lumière ou les rayons solaires ou ultraviolets peuvent dénaturer l’huile ».

Il faut aussi éviter l’air dans les flacons, ce qui va permettre de réduire l’oxydation en présence d’oxygènes. Les huiles doivent être changées au bout de 4 à 6 mois sans utilisation.

Eviter aussi d’utiliser une huile plus d’une fois lorsqu’elle est déjà chauffée à plus de 100°. Parce que cela favorise la formation des hydrocarbures aromatiques polycycliques qui sont cancérigènes.

« C’est ce qu’on voit dans les huiles utilisées par les bonnes dames pour faire frire du poisson, du beignet, de l’igname, de la patate, et la même huile, on la réutilise et à un moment donné on constate qu’il y a des dépôts de débris noirs comme du charbon dans l’huile. C’est ça qu’on appelle des hydrocarbures aromatiques polycycliques », met en garde le diétothérapeute.

Toutefois, on doit noter que les lipides sont nécessaires pour le corps. Il faut donc choisir les huiles moins chargées en acides gras saturés, les huiles les plus résistantes à la chaleur et les huiles les mieux conservables entre 3 et 6 mois.

« Il faut surtout préférer les huiles locales pressées à froid et éviter de les réutiliser plus de deux fois », insiste Dr Tobossi.

Attention à l’utilisation des engrais chimiques pour le palmier

Le spécialiste lance également une alerte à ceux qui utilisent des engrais chimiques, des pesticides, les produits de transformation ou de fabrication de l’huile. Ceci cause l’intoxication aux produits chimiques.

« On assiste, aujourd’hui en dehors des acides gras saturés qu’on dénonce déjà, à l’observation des dérivés toxiques à des taux élevés dans l’huile de palme. Et c’est grave », regrette-t-il.