Alice Nkom a accordé un long entretien au Magazine panafricain Jeune Afrique. Dans son interview, l’avocate est revenue sur la procédure en cours dans l’affaire Martinez Zogo. Pour elle,
l’affaire Martinez Zogo évolue avec l’inculpation d’une dizaine de personnes


« Je suis attentivement l’affaire. Je n’ai pas encore eu accès au dossier et ne dispose donc pas d’informations sûres, qui me permettent de prendre une position, notamment sur le volet légal. Il est important de savoir si ce qui se fait là-bas [dans les cellules du secrétariat d’État à la Défense (SED) et au sein du tribunal militaire de Yaoundé] est conforme au code de procédure pénale et aux autres lois de la République, qui doivent assurer des procès équitables », a déclaré l’avocate

« Nous sommes devant une affaire judiciaire, or on constate déjà une immixtion de l’exécutif. Lorsqu’il y a mort d’homme, c’est le procureur de la République qui entre en jeu le premier, pas le président de la République. Il est vrai que, d’une certaine manière et tout à fait légalement, le président de la République est le chef du parquet, à travers son ministre de la Justice, qui l’est, lui-même, à travers le procureur général. Mais tout doit se faire en passant par les canaux que la loi a prévus : le ministre de la Justice, le procureur général, le procureur de la République – qui est le chef des enquêteurs -, le chef de la police judiciaire et, enfin, les officiers de police judiciaire qui mènent les enquêtes et sont dirigés par le procureur de la république. C’est ce que dit la loi.
Et comment ! Parce que si l’on accepte dès le départ que ce soit le président de la République qui gère ce dossier, contrairement à ce que la loi prévoit, et bien on va aussi accepter que le président de la République énonce le verdict et les garanties qui vont avec. Poussons la logique jusqu’au bout !», souligne Alice Nkom