Le Cercle des amis du Cameroun (Cerac), la nébuleuse créée par Chantal Biya, la première dame du pays, célèbre cette semaine, ses 20 ans d’existence.
Dans un contexte où la misère des camerounais est sans cesse exploitée à des fins politiciennes, le Cerac, revendique à grands renforts médiatiques, d’avoir honoré ses engagements humanitaires en 20 ans d’existence, dans les secteurs de la Santé, l’éducation, l’appui aux femmes rurales, l’assistance aux personnes vulnérables, d’accès à l’eau potable… soit un plan d’action réalisé à plus de 90% pour la seule année 2014.
Selon ses textes, le Cerac, regroupe les épouses de tous les dignitaires du pays et des diplomates accrédités au Cameroun. Des femmes hauts placées dans l’administration publique et quelques-unes du secteur privé.
« Pour être membre du Cerac, il ne suffit pas d’être riche, mais aussi d’avoir du cœur, un esprit de partage et de don de soi. Il faut être une femme de terrain et de contact », apprend-on en parcourant les textes.
Dans la réalité, les épouses des hauts dignitaires du régime tombés en disgrâce, auprès de Paul Biya, 82 ans, dont 33 au pouvoir, et dont la succession commence à être au menu du débat politique, boudent les rencontres et les cotisations du Cerac. Une nébuleuse qui, officiellement, dit ne recevoir aucun subside de l’Etat.
Pourtant ses membres utilisent les véhicules administratifs et autres moyens de l’Etat, pour parcourir, l’intérieur du pays. Dans la pratique, pensent de nombreux camerounais, le Cerac Search Cerac c’est le haut lieu du Trafic d’influence.
« Les épouses de certains dignitaires se sentent ostracisées, mises à l’écart et ne servent qu’à grossir le nombre d’adhérents, pour donner l’impression que le Cerac Search Cerac est représentatif au sein de la classe dirigeante », regrette un membre, épouse d’un ancien cadre de la République, qui a souhaité garder l’anonymat.
Les épouses des membres du gouvernement condamnés pour détournement dans le cadre de l’opération épervier, ne sentent plus la nécessite de s’afficher avec Madame Biya.
L’opinion camerounaise ne comprend pas aussi, l’absence au sein du Cerac, de certaines femmes dont les époux occupent pourtant de hautes fonctions au sein de l’appareil étatique.