Politique of Tuesday, 19 December 2017

Source: cameroon-info.net

Ces sauvageries au Parlement n’honorent pas le SDF- Elimbi Lobe

Les députés du SDF exigent un débat au Parlement sur la crise anglophone Les députés du SDF exigent un débat au Parlement sur la crise anglophone

Selon l’ancien conseiller municipal du SDF à la mairie de Douala V, le Parlement est un haut lieu puisqu’il est l’incarnation du peuple. C’est pourquoi l’attitude du SDF est «absolument regrettable».

Ebel Elimbi Lobe s’est prononcé sur l’opération blocus des parlementaires du SDF lors de la dernière session de l’année 2017. Par plusieurs manifestations, ils ont perturbé les différents travaux, à l’Assemblée nationale notamment, réclamant que soit inscrite à l’ordre du jour la question sur la crise anglophone.

«Je considère que le SDF, en agissant de la sorte, a rendu compte de l’extraversion de ses valeurs», explique Ebel Elimbi Lobe dans une interview accordée à Défis Actuels en kiosque ce lundi 18 décembre 2017. L’ancien conseiller municipal du SDF à la mairie de Douala V explique que des 18 députés du SDF à l’Assemblée nationale, 17 sont originaires du Grand Ouest, c’est-à-dire des régions de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

«J’ose croire qu’aucun de ces députés ne peut avoir la même attitude dans une chefferie traditionnelle. On ne peut donc pas comprendre que des gens qui vénèrent leur chefferie aient à l’esprit de troubler en foulant aux pieds le parlement sous prétexte qu’ils défendent une cause», argue-t-il.

Selon lui, entre les motivations et les agissements de ces députés, il y a un écart que rien ne saurait expliquer. «Le fait d’avoir une cause qu’on croit juste peut-il expliquer la responsabilité qu’on prend de piétiner le Parlement ? Est-ce que si un chef traditionnel de leur canton refusait de leur accorder une audience ou de les écouter pour quelques récriminations que ce soit, il leur viendrait en esprit d’entrer dans la chefferie et y semer le désordre ?», s’interroge Elimbi Lobe.

«J’ai d’ailleurs déjà eu à le dire, le SDF n’a rien de fédéraliste. Dans aucun des statuts de base ou textes fondamentaux (le manifeste du parti, le discours de lancement, le règlement intérieur, le règlement du Congrès) il n’est fait mention de l’option du SDF pour le fédéralisme. Le fédéralisme du SDF c’est de la récupération», ajoute-t-il.

Pour conclure, Elimbi Lobe estime que le SDF est en perte d’identité. Et que ceux qui s’expriment en son nom sont de «très mauvais communicants». «Un parti politique ne se définit pas par la parole, il se définit par ses textes. Aucun texte fondamental du SDF ne fait nulle part mention du fédéralisme. Un individu ne peut pas se lever et dire que le SDF est fédéraliste. Peut-être il a le droit de le devenir s’il veut, mais structurellement et légalement, le SDF n’a rien du fédéralisme».