Actualités of Friday, 30 December 2016

Source: cameroon-info.net

Ces évènements qui ont marqué le Cameroun en 2016

Entre la catastrophe ferroviaire d’Eséka, la guerre contre Boko Haram...2016 à la loupe Entre la catastrophe ferroviaire d’Eséka, la guerre contre Boko Haram...2016 à la loupe

Inoubliable ! L’année 2016 qui s’achève laisse des empreintes indélébiles chez les Camerounais, tant ils auront vécu des évènements marquants. Le plus retentissant reste sans aucun doute la catastrophe ferroviaire d’Eséka.

Accident de train

Le 21 octobre, le train 152 de la CAMRAIL (Cameroon Railways), transportant plus de 1 000 passagers, déraillait à l’entrée de la gare d’Eséka à une centaine de kilomètres de Yaoundé. L’accident a fait officiellement 76 morts et 599 blessés. Un bilan que certains estiment moindre par rapport à la réalité des faits.

Au passage du reporter de Cameroon-Info.Net à Eséka une semaine après le drame, la ville restait traumatisée par cette catastrophe ferroviaire, la plus importante de l’histoire du pays. Thomas d’Aquin Ibok, un riverain déclarait: «J’ai vu des images choquantes, des corps déchiquetés, éparpillés partout. Si je mangeais la viande, j’aurais perdu l’appétit». Un émoi partagé bien au-delà des frontières nationales. L’enquête commandée par le Chef de l’État n’a pas encore livré ses conclusions.

Douala coupée de Yaoundé

Cet accident ferroviaire n’aurait peut-être pas fait autant de victimes si l’axe Yaoundé-Douala ne s’était pas coupé en deux. Dans la nuit du 20 au 21 octobre 2016, la buse métallique sur la rivière Manyaï au niveau de Matomb s’effondrait, empêchant du même coup la circulation sur la nationale n°3 présentée comme l’axe le plus sollicité d’Afrique centrale.

Un incident qui avait alors contraint les voyageurs à destination de Douala ce matin du 21 octobre, à se rendre massivement à la Gare-voyageurs de Yaoundé pour emprunter ce qui deviendra le train de la mort. À ce jour, le Ministère des Travaux publics a engagé les travaux pour la réhabilitation de ce pont. Une déviation sur l’axe a été créée.

À la chasse de Boko Haram,

2016 a été marquée par l’entrée en service de la Force Multinationale Mixte (FMM) et la création de la 4e région militaire basée à l’Extrême-Nord. Un renforcement de mesures sécuritaires qui a permis d’engranger des succès probants dans la guerre asymétrique contre Boko Haram. La preuve, le 19 décembre, l’armée camerounaise a effectué une incursion en territoire nigérian pour aller déloger les terroristes dans l’une de leurs bases à Goshe, ce village situé au Nord-Est du Nigeria à une vingtaine de kilomètres de la localité camerounaise d’Achigachia.
Pourtant, les djihadistes n’ont pas cessé de frapper. À travers notamment les attentats-suicides, ils ont réussi à faire des centaines de victimes tant chez les civils et du côté des hommes en tenue.

Grippe aviaire

En 2016 également, le Cameroun a été frappé par l’épidémie de grippe aviaire. Le virus H5N1 a été officiellement déclaré le 3 juin. Moins de 10 jours plus tard, l’épizootie qui touchait principalement les Départements du Mfoundi dans le Centre, de la Mifi et du Koung-Khi à l’Ouest, a causé la mort de 12 000 poulets dans la seule Région de l’Ouest. Les pertes s’évaluaient à 58 milliards de FCFA. Malgré le retour progressif à la normale, la crise a considérablement affecté et décidé l’aviculture à l’Ouest.

Code pénal controversé

Sur le plan judiciaire, les 12 derniers mois ont été marqués par l’adoption au mois de juin par le Parlement du nouveau Code pénal. Certains articles de loi promulguée le 12 juillet par Paul Biya ont soulevé la polémique.

D’abord l’Article 322 portant sur la filouterie de loyer qui prévoit «un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 100.00 à 300.000 francs pour tout prenant d’un bail qui, débiteur de deux mois de loyers, n’a ni payé lesdits loyers, ni libérer l’immeuble concerné un mois après la sommation».

Ensuite, l’article 361 dudit texte portant sur l’adultère. Dans ses alinéas 1 et 2, le texte prévoit «un emprisonnement de deux à six mois ou d’une amende de 25 000 à 100 000 francs, la femme mariée ou le mari qui a des rapports sexuels avec une personne autre que son époux/épouse».

Enfin et plus important, la disposition relative au traitement des membres du Gouvernement. Cet Article 127 indiquait initialement que: «est puni d’un amendement de un (01) à cinq (5) ans le magistrat ou l’Officier de police judiciaire qui, en violation des lois sur les immunités, poursuit, arrête, ou juge un membre du Gouvernement ou du Parlement».

Après des débats très houleux et des contestations des avocats, le texte a été amendé au Sénat pour devenir: «Est puni d’un emprisonnement de un (01) à cinq (5) ans le magistrat ou l’officier de police judiciaire qui poursuit, arrête ou juge quiconque, en violation des lois sur les immunités».

Une CAN réussie

Il n’y a pas eu que du mauvais cette année. Il y a aussi eu du bon, du très bon même. «Le Cameroun est allé au-delà des attentes. L’organisation a été excellente. Nous espérons que ce que le Cameroun a fait servira d’exemple aux autres», a commenté Issa Hayatou. Le Président de la CAF (Confédération Africaine de Football) se réjouissait ainsi de l’organisation par notre pays de la 10e édition de la CAN féminine du 19 novembre au 3 décembre.

Si les Lionnes indomptables ont terminé 2es, battues en finale par les Supers Falcons du Nigeria, le Cameroun a enthousiasmé tout le continent à travers son organisation. Cerise sur le gâteau, les Lionnes à travers leurs prestations ont attiré de nombreuses foules dans les stades. Le couple présidentiel ne s’est donc pas trompé en recevant les joueuses et leurs encadreurs le 8 décembre au Palais d’Etoudi.

Troubles à Bemanda

Au moment même où le Cameroun célébrait ses héroïnes, la ville de Bamenda s’embrasait. Déclenchées par des revendications corporatistes des avocats, des enseignants et des étudiants des Régions anglophones, les manifestations se transformaient en scènes de guerre civile entre le 7 et le 10 décembre. Le bilan humain fait état de deux à quatre morts et de plusieurs blessés.

Alors que le feu était mis au drapeau du Cameroun, un autre drapeau (Southern Cameroon National Council) était hissé devant l’hôpital régional de Bemenda. Ces évènements ont entraîné plusieurs interpellations. Le Gouvernement a mis en place des comités ad hoc chargés les revendications.