« Ceux qui sont en prison sont des voleurs ; ceux qui n’y sont pas encore attendent leur tour. »
Paroles du ministre de la Communication (Mincom) le 23 décembre 2015 au cours d’une conférence de presse à Yaoundé. Le porte- parole du gouvernement a dit Transparency international être « le bras séculier d’un mouvement interne de déstabilisation du Cameroun ».
Les réactions de plus en plus prévisibles du Mincom, pensent bien d’observateurs du landerneau politique camerounais, ne convainquent plus même les gens au sein de l’appareil gouvernemental parce qu’en aparté, apprend-on, on crie à l’impuissance face à la corruption qui reste quoi qu’on dise la marque de fabrique du système gouvernement camerounais. Au dernier rapport sur la corruption rendu il y a quelques semaines par Transparency international, lequel a classé le Cameroun 40è pays du monde le plus corrompu, Issa Tchiroma Bakary a rassemblé la presse hier pour discréditer l’Organisation non gouvernemental (Ong) Transparency international.
« Le travail de Transparency n’est pas scientifique. Il ya beaucoup de mensonges dans son rapport », argue Issa Tchiroma Bakary avant de se demander « de quel officine interne de déstabilisation l’Ong Transparency est le bras séculier ». Approuvant par contre la Commission nationale anti corruption (Conac) qui à l’en croire a fait un travail scientifique en épinglant une quinzaine de ministères dans son rapport sur la corruption au pays, le Mincom ne s’est pas fait prier pour béatifier l’institution dirigée par le Rév Massi Gams. « Ce que fait la Conac est scientifique, c’est pourquoi le chef de l’Etat a donné le feu vert pour que ça paraisse (Sic). Transparency fait avec ceux qui complotent contre le Cameroun », clame l’ancien ministre des Transports.
Et M. Tchiroma qui tient à prouver toute la volonté du gouvernement à lutter contre la corruption, cite pêle-mêle d’innombrables organes créés pour ce faire. « Toutes institutions de lutte contre la corruption sont au service du chef de l’Etat. Ceux qui sont en prison sont des voleurs ; ceux qui n’y sont pas attendent leur tour », affirme-t-il, se félicitant au passage de la mise au bagne de tout un gouvernement au motif de détournement de deniers publics.