Dans son discours à la jeunesse, prononcé le 10 février, le président Paul Biya a une nouvelle fois abordé la question épineuse du chômage des jeunes. Il a qualifié ce phénomène de « défi mondial » et a mis en avant des initiatives gouvernementales, comme le programme de promotion des emplois verts, incitant les jeunes à se tourner vers l’agriculture et l’élevage.

Cependant, ces annonces ont été accueillies avec scepticisme par de nombreux observateurs. Guibaï Gatama, militant et journaliste, a déploré la difficulté pour les jeunes du Grand-Nord d’accéder à la fonction publique, qu’il juge « confisquée » par les proches du régime. « Les jeunes du Grand-Nord veulent des emplois, du travail, et d’abord du travail », a-t-il insisté, appelant à un programme spécial pour recruter 30 % des effectifs de la fonction publique parmi les diplômés de cette région.

Malgré les promesses du président, le discours a été jugé insuffisant pour répondre aux attentes des jeunes Camerounais. Jean Crépin Nyamsi, commentateur politique, a critiqué l’absence de vision claire dans les propos de Paul Biya, estimant que le chef de l’État avait « réduit la jeunesse au football ».

Alors que l’élection présidentielle d’octobre 2025 approche, les déclarations de Paul Biya, notamment sa promesse de « continuer à relever les défis », laissent planer le doute sur une éventuelle candidature pour un huitième mandat.