Actualités of Monday, 14 April 2025

Source: www.camerounweb.com

Chantage : le jour où Eto’o a débarqué au palais présidentiel avec les nudes d’une autorité

L’histoire n’est pas connue par beaucoup de personnes. Il fut un moment où « Leto voulait faire chanter un vieux baron du régime de Yaoundé », écrit la source Boris Bertolt. Les gens ont vite fait de comprendre de qui il parle en vrai, surtout lorsqu’on lit le contenu de sa publication. C’est une histoire de chantage dont la révélation est surprenante.

On n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace. Un bel après-midi de 2013, un joueur du nom de Leto, alors au sommet de sa gloire et de sa popularité, demande à rencontrer le vieux, qui occupe un bureau cossu au palais présidentiel. Il lui parle d’une voix paniquée : « Papa, mon papa, c’est très urgent, je dois te voir ».

Le vieux lui fixe un rendez-vous à sa résidence, située à l’entrée de la capitale politique, en provenance de la capitale économique. Leto est reçu comme il se doit. Les deux hommes se connaissent bien. Qui, dans ce pays, ignore Leto ?

Après quelques civilités, le vieux, les bras grands ouverts, lance : « Alors, mon fils… ». Avec son habituel sourire, Leto lui confie qu’il détient une information importante. En bon fils, dit-il, il a « géré » la situation afin d’épargner à son papa de tout désagrément.

Entrant dans le vif du sujet, Leto parle d’une partie de jambes en l’air malencontreusement filmée par une jeune partenaire sans scrupules. Il recommande au vieux d’être, à l’avenir, plus vigilant. Par chance, dit-il, il a eu vent de cette affaire par hasard et a agi en fils loyal : il a protégé son papa.

Sortant un téléphone de sa poche, qu’il manipule quelques instants, il le tend au vieux pour qu’il voie lui-même le fruit de son imprudence. « Papa, ne t’inquiètes pas, j’ai géré. J’ai même grondé la fille qui a fait ça et neutralisé le garçon qui possédait ce diabolique appareil. Ne crains rien, papa, cette vidéo n’existe que sur ce téléphone. Et tu peux le garder ».

Le vieux regarde calmement la vidéo. Puis, d’un geste simple, il rend l’appareil à Leto et, d’un ton parfaitement naturel, dit : « Je ne connais malheureusement pas les personnages en action dans cette vidéo ».

Désarçonné, Leto sent la sueur perler sur son front. Son visage exprime une vive stupeur. Comment le vieux peut-il ne pas se reconnaître dans cette vidéo, si claire, où il est l’acteur principal ? Que peut bien mijoter un homme capable de nier une telle évidence ?

Prétextant ne pas vouloir déranger davantage, Leto demande à prendre congé. Mais le vieux, imperturbable, ordonne qu’on lui serve encore un jus d’orange bien frais. « Mbarga, un jus d’orange bien frais pour mon fils, il en a besoin pour garder la forme. Le championnat anglais demande beaucoup d’énergie… ». Puis, le vieux se mure dans le silence, pianotant sur son téléphone. Que faisait-il ? À qui écrivait-il ? Qu’écrivait-il ?

Leto qui pensait, par une de ses fameuses pirouettes, tenir ce proche du président comme d’autres avant lui, est soudain gagné par le doute. Le vieux ne s’est pas laissé faire. Pire : Leto est devant lui, à sa portée, dans sa résidence.

Finalement, le vieux se lève, remercie son « fils » pour tant de prévenance, et lui souhaite un très bon séjour au pays. Leto ne se fait pas prier et retourne en hâte à son hôtel, le Hilton, où il croit désormais que chacun de ses gestes est épié. Il faut fuir. Quitter la ville, quitter le pays… Embarquer dans le premier vol, peu importe la destination. Il y parviendra, mais à quel prix ?

S’ensuivra un exil discret de plus de dix mois, le temps que le vieux et d’autres vieux se calment. Mais le grand chef, le patron du vieux, informé par son fidèle collaborateur de la manœuvre de son « fils », n’a, lui, jamais oublié.

Tenter de faire chanter le plus proche collaborateur d’un président à l’aide de « nudes » ne peut être vu que comme une atteinte à la sécurité de l’État. Leto, lui, a tourné la page. Il est passé à autre chose. Il cherche d’autres nudes, pour de nouvelles « proies ».


En 2013, Samuel Eto’o jouait à Chelsea Football Club et donc en Angleterre et il est l’un des rares footballeurs à se rendre au palais présidentiel. S’agit-il alors de lui ? Cela en a tout l’air.