Paroles du président de l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc), à l’ouverture le 20 novembre 2015 à Yaoundé, de l’Assemblée générale de l’Ordre. Au cœur des travaux, les certificats médicaux, et l’exercice illégal du métier.
L’Assemblée générale (Ag) de l’Onmc, s’est ouverte ce jour dans la capitale camerounaise. Fil conducteur du conclave, « Les certificats médicaux ».
Thème qui de l’avis du Dr Guy Sandjon, devrait au cours des assises qui s’achèvent le 21 novembre 2015, permettre aux hommes en blouse, de retenir des propositions à même d’endiguer le phénomène d’établissement de faux certificats médicaux par des médecins, l’exercice illégal de la profession, la création anarchique et précipitée de structures de formation en médecine, de même que l’interdiction sauf autorisation, de la publicité sur les médicaments.
Choses approuvées par André Mama Fouda le ministre de la Santé publique (Minsante) qui a procédé à l’ouverture de cette Ag extraordinaire de l’Onmc. Pour le Minsante, tout médecin, doit d’abord être inscrit au tableau de l’Ordre, avant l’exercice du métier.
« Seulement, que toute étude de dossier y relatif se fasse avec objectivité et sincérité et pour les nationaux, et pour les étrangers », a cependant précisé André Mama, avant d’ajouter que sur 600 centres qui prennent en charge les femmes enceintes, la moitié exerce dans l’illégalité.
« D’où, renchérit-il, la mort de plusieurs femmes par ces personnes non qualifiées ». Toute chose qui a conduit le Minsante à suspendre la réception des dossiers de candidature pour l’ouverture des écoles de médecine.
L’Onmc dans ses nouveaux habits
Aux antipodes du vieil immeuble qu’il occupa jadis à Mvog-Mbi (Yaoundé), cette Ag de l’Onmc se tient dans un contexte particulier. Le siège de l’Organisation, situé au quartier Nkol-Eton à Yaoundé, a été rénové grâce apprend-on, au concours de Tangui, et de Brussels Airlines.
« Nous comptons amener cet immeuble à R+5, afin que nous puissions en tirer des revenus locatifs et être autonomes comme nos homologues d’ailleurs », a alors affirmé le Dr Guy Sandjon qui a fait savoir à la tutelle que la subvention accordée à l’Onmc, va s’amaigrissant. Du système sanitaire camerounais, le président de l’Onmc ne met pas de gants : « Chaque évacuation sanitaire est un échec de notre système de santé. Ces évacuations nous coutent 10 milliards francs Cfa par an ».
Pour le reste, les travaux proprement dits ont lieu ce 21 novembre 2015 avec bien de sujets. En vitrine, le débat sur les certificats médicaux. A ce sujet, le Dr Guy Sandjon confesse que certains de ses confrères en délivre de « faux et de complaisants ».
« Ces faux certificats médicaux engagent la responsabilité juridique et professionnelle des médecins. Imaginez-poursuit-il, ces faux certificats sur le genre de mort, ces autres qui parlent faussement d’une incapacité de 21 jours, et peuvent envoyer des innocents en prison, ou occasionner un dédommagement excessif ».
Raison pour laquelle croit l’Onmc, la magistrature prend part aux travaux par Yap Abdou, président du Tribunal criminel spécial, de même que d’autres magistrats.