Dans le cadre de l’affaire ministère public et Etat du Cameroun contre Metouck Charles et autres, le Tribunal criminel spécial(TCS) a rendu en date du 11 mai par ordonnance N°17/C11/TCS/2017 un non-lieu partiel et de renvoi. Dans ses conclusions, Charles Metouck est accusé, avec certains de ses anciens collaborateurs, et surtout le PCA de cette entreprise publique, John Ebong Ngole, de détournements présumés d’une somme de plus de 60 milliards de francs CFA. La première audience de ce nouveau procès devrait avoir lieu dans les prochaines semaines. Mais le juge d’instruction du TCS relative au bouclage de l’information judiciaire a également ordonné un non-lieu à l’encontre des co-accusés pour charges insuffisantes. Sont ainsi lavés de tout soupçon, Aoudou Oumarou, Ibrahim Talba Malla, Dikoumé Albert Léonard, Gwendoline Burnley Etonde, Lokolo Michel et Tiako Ngandjui Louis Marie, des chefs d’accusation de coaction de détournement de deniers publics. Ce qui n’est pas le cas de Charles Metouck, Edinguele Edinguele Jean Joule, Moue Mbeleck Michel, John Ebong Ngole, Yenwo Molo Godfrey et Nkengne Véronique née Makamtse Ngatcheussi. Lesquels ont été épinglés par rapport du Contrôle supérieur de l’Etat, daté de 2010,et dont un premier volet avait conduit à sa condamnation, le 21 octobre 2015 à Yaoundé, à une peine d’emprisonnement de 15 ans, pour détournement de deniers publics d’un montant de plus de 500 millions de francs CFA..
Voilà qui vient de clôturer la phase d’instruction de la deuxième phase d’une affaire impliquait, non seulement Charles Metouck, mais aussi, entre autres personnalités, John Ebong Ngolé, PCA de la Sonara, l’expert en fiscalité pétrolière Albert Léonard Dikoumé, ou encore Ibrahim Talba Malla, l’actuel DG de la Sonara, qui dirigeait de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH) à l’époque des faits. D’après l’ordonnance de renvoi et de non-lieu partiel du TCS, datée du 11 mai 2017, les deux derniers responsables cités bénéficient d’un «non-lieu» pour «insuffisance des charges» contre eux. Ibrahim Talba Malla, qui bénéficie de cet élargissement du juge d’instruction du TCS siégeait au Conseil d’administration de la Sonara à l’époque des faits, en sa qualité de DG de la CSPH. Il était soupçonné dans le cadre de cette affaire, en compagnie d’autres membres du Conseil, d’avoir indûment perçu des frais de carburant pour assister aux différentes sessions, au cours de la période 2007-2010.
Quant à John Ebong Ngolé, toujours PCA de la SONARA, et Charles Metouck, l’ancien DG de l’unique raffinerie de pétrole du Cameroun, et les coaccusés que sont Edinguele Edinguele Jean Joule, Moue Mbeleck Michel, Yenwo Molo Godfrey et Nkengne Véronique, ils voient des «charges suffisantes» réunies contre eux, «à titre personnel et en coaction», pour un détournement présumé d’une somme de plus de 60 milliards. Dans les prochaines semaines, Charles Metouck, qui a dirigé la Sonara pendant 11 ans, devrait donc affronter un 3ème procès. Depuis le 23 avril 2013, il purgeait déjà une peine de 9 ans d’emprisonnement pour destruction de documents. Incarcéré à la prison centrale de Buea depuis lors, Charles Metouck avait été transféré à la prison centrale de Yaoundé le 8 mai 2013, suite à sa convocation au TCS. Cette juridiction s’était alors saisie des accusations portées contre lui dans un rapport du Contrôle supérieur de l’Etat sur la gestion de la Sonara. Rendu public en février 2013, ce rapport accuse l’ancien DG de la Sonara d’avoir causé un préjudice financier de 26 milliards de francs CFA à la raffinerie camerounaise, à travers 20 fautes de gestion. Pour ces faits, M. Metouck avait été déchu des droits à diriger une entreprise ou service public camerounais pendant 7 ans. La sentence de 15 ans de prison, prononcée le 21 octobre 2015 à l’encontre de Charles Metouck par le TCS, ne se rapportait qu’à une partie de ce dossier, dont la 2ème phase a été bouclée le 11 mai dernier, épinglant une fois de plus Charles Metouck, qui cette fois-ci se retrouvera dans le box des accusés avec le PCA de la Sonara.