Actualités of Wednesday, 3 May 2023

Source: www.camerounweb.com

Chasse aux Bamilékés: les Béti disent ce qu'ils reprochent réellement aux gens chassés de Bayon

Plusieurs Bamiléké ont été chassés de Bayon Plusieurs Bamiléké ont été chassés de Bayon

Il y a quelques jours à Bayon, plusieurs individus identifiés comme des Bamiléké ont été chassés et priés de "rentrer chez eux".

Les images de leur "chasse" par des Béti de la localité avec la bénédiction de leurs chefs et du Ndop brulé en guise de représailles, à leurs "désordres" qu'ils organisent sur un territoire qui n'est pas le leur.

Dans un communiqué que la rédaction de CamerounWeb a pu lire, l'Assemblée Culturelle et Traditionnelle des NGOH NI NSONGO a essayé d'expliquer aux Camerounais, malgré les images du Ndop brulé, qu'il ne s'agissait pas de la chasse aux Bamilékés.

Lisons plutôt


"L'Assemblée Culturelle et Traditionnelle des NGOH NI NSONGO informe l'opinion nationale et internationale que, contrairement à la désinformation propagée dans certains médias (réseaux sociaux, radios et télévisions) par certains individus, dont l'idéologue de l'hégémonisme Bamileke Shanda Tonme Médiateur Universel, il n'a jamais été question, le samedi 29 avril 2023, dans le village Bayon. Arrondissement de Baré Bakem, Département du Moungo dans la Région du Littoral, de chasser quelque groupe sociologique que ce soit.

Les mêmes contre-vérités ont été reprises en cœur et amplifiées par le LAAKAM ainsi que dans une sortie du Député « du Wouri » Jean Michel NINTCHEU, qui à l'occasion rappelle son attachement à sa culture et à sa tradition Grassfied.
En fait il s'est agi d'un mouvement spontané mené par les Populations Autochtones de ce village et de la localité visant à rappeler à certains Allogènes vivant sur leurs terres que l'hospitalité dont ils ont jusque-là pu bénéficier ne leur donne nullement le droit d'importer des chefferies de leurs villages d'origine pour les implanter sur une parcelle du TerritoireNGOH NI NSONGO en l'occurrence le Moungo, au mépris non seulement des Us et Coutumes locales, mais aussi de la réglementation en vigueur comme l'a si bien souligné le Sous-Préfet de Baré Bakem.

En effet le chef du quartier dit Melong 2, Sieur Siéwé, originaire du Haut Nkam, dont la qualité de chef et la dénomination territoriale font à date l'objet de contestations a entrepris de « créer » des quartiers, « d'y désigner et installer des chefs, au mépris non seulement des coutumes locales mais également de la réglementation en vigueur », provoquant ainsi le courroux des populations autochtones locales, notamment celles du Village Bayon.

Les plénipotentiaires Grassfields, dans une indignation sélective, parlent de la désacralisation du Ndop, symbole de royauté dans leur tradition, oubliant que d'une part ce sont les populations autochtones qui sont victimes d'un hégémonisme étouffant, qui met de plus en plus en mal le « vivre ensemble », et d'autre part les mêmes plénipotentiaires ont été très peu visibles quand les emblèmes nationaux ont été profanées lors de la mise à sac des ambassades camerounaises en Europe, emblèmes nationaux qui semblent avoir moins d'importance que les symboles royaux d'une aire culturelle.

Tout en rappelant le caractère cosmopolite de son aire géographique. le Peuple NGOH NI NSONGO prend le Cameroun tout entier à témoin des multiples provocations et agressions dont il fait l'objet depuis les années dites de « maquis » et qui foulent au pied ses traditions, sa culture, son identité et son implantation territoriale et met en garde les acteurs visibles et invisibles de ces actes sur les dangers qu'ils font courir à la cohabitation pacifique.
Du reste la désacralisation du Ndop évoquée ne peut être imputable qu'à celui qui a pris le risque de les faire porter à des personnes qui n'en avaient pas qualité.

Les NGOH NI NSONGO en profitent pour inviter les Chefs Traditionnels, Rois et Elites de toutes les Régions du Cameroun de rappeler à leurs ressortissants vivant paisiblement sur leur territoire pour diverses raisons, de cesser cette attitude antirépublicaine de création des chefferies fictives sur leur sol ancestral. Les lois du Cameroun organisant la Chefferie Traditionnelle et les chefferies en général, encadrent ce domaine.

L'assemblée traditionnelle Ngoh Ni Nsongo remercie toutes les autorités administratives, politiques pour tout ce qui a été fait jusqu'à présent pour maintenir la paix sociale, la cohésion et le vivre ensemble. Mais les prient en même temps de se préoccuper de leur situation socioculturelle délicate dans leur berceau traditionnel et à faire respecter aussi bien la loi sur la Chefferie Traditionnelle que la loi fondamentale du Cameroun en matière de protection des Minorités et Autochtones dans notre pays, et de tenir compte de leurs multiples doléances précédentes".