Actualités of Tuesday, 3 September 2024

Source: Le Messager

Chine : Ce que Paul Biya va chercher à Beijing

La Chine est la deuxième économie au monde La Chine est la deuxième économie au monde

Cap sur l’Empire du milieu ! La suite officielle qui accompagne Paul Biya à Beijing en dit long sur l’importance de ce rendez-vous économique. Ce sont les chefs de département ministériels clés qui ont effectué le déplacement de la capitale chinoise : Joseph Beti Assomo, ministre délégué à la présidence, chargé de la Défense; Lejeune Mbella Mbella, des Relations extérieures; Paul Atanga Nji, de l’Administration territoriale; Emmanuel Nganou Djoumessi, des Travaux publics; Alamine Ousmane Mey, de l'Economie, de la planification et de l'aménagement du Territoire; Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, des Transports ; Gabriel Mbairobe, de l’Agriculture et du développement rural; Fuh Calistus Gentry, de l’Industrie, des mines et du développement technolo gique; Jean Christophe Ella Ngue, Directeur général de Camair-Co; Christophe Eken, président de la Chambre de Commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat, pour ne citer que ceux-là. Placé sur le thème : « Travailler ensemble à promouvoir la modernisation et à construire une communauté d’avenir par tagé Chine-Afrique de haut niveau» , le 4e Sommet du Focac va réunir les chefs d’État et de gouvernement du continent du 4 au 6 septembre. Comme il est de coutume, les travaux vont logiquement s’achever avec la publication du plan triennal d’action 2025-2027.

Renforcer la synergie de leurs straté gies de développement On se souvient qu’en janvier dernier, le Vice-premier ministre chinois Liu Guozhong, à la tête d' une délégation du gouvernement chinois, avait effectué une visite au Cameroun au cours de laquelle il a rencontré le président de la République et le Premier ministre Joseph Dion Ngute. Les deux parties avaient alors promis de continuer à renforcer la coopération dans divers domaines. Faisant l'éloge des réali sations du Cameroun en matière de déve loppement, l’émissaire chinois avait décla ré qu 'au cours des 52 années écoulées depuis l'établissement des relations diplo matiques, les deux pays se sont toujours traités avec sincérité, amitié et égalité, ont obtenu des résultats fructueux en matière de coopération dans divers domaines et ont continuellement resserré leurs liens amicaux. Exprimant ainsi la volonté de la Chine d'approfondir la confiance politique mutuelle avec le Cameroun, de «renforcer la synergie de leurs stratégies de développement, d'ad hérer au bénéfice mutuel et aux résultats gagnant-gagnant, et de faire progresser la coopération dans divers domaines » .

Il avait également déclaré que la Chine était prête à collaborer avec le Cameroun dans les affaires internationales, à pro mouvoir la coopération Sud-Sud, à sauve garder les intérêts communs des pays en développement et à contribuer à la construction d' une communauté de destin Chine-Afrique de haut niveau. Dion Ngute avait rappelé que les deux pays jouissaient d' une longue histoire d'amitié et de coopé ration étroite. Non sans exprimer à son tour, la volonté du Cameroun d' « appro fondir la coopération avec la Chine dans les domaines de la politique, de l'écono mie et du commerce, des infrastructures, de la culture, du tourisme et des affaires internationales, afin d'apporter plus d'avantages aux deux peuples et de pro mouvoir de nouvelles réalisations dans le développement des relations bilatérales » . Vision géopolitique Officiellement né en 2000 en Chine sous la forme d’une conférence qui réunissait les ministres des Affaires étrangères et les ministres en charge de la coopération éco nomique des pays africains et de l’Empire du milieu, le Focac vise à consolider les relations entre le pays de Xi-Jinping et le continent africain. Des relations commer ciales, financières, diplomatiques voire toutes celles qui entrent dans la vision géopolitique des deux entités, comme l’établissement d’un monde multipolaire, de paix et de respect réciproques entre États. Depuis quelques décennies les inves tissements chinois gagnent du terrain en Afrique et au Cameroun, grignotant chaque jour des parts qui jadis n’étaient exclusivement réservées qu’à la France. Ce 4e Sommet arrive au moment où des conflits causés par des hégémonismes sont un peu partout visibles dans le monde : Yémen, Soudan, Gaza et le retour de la guerre en Europe avec l’opération spéciale russe contre des positions des Nazis en Ukraine. La Chine, membre fondateur des Brics et donc partisane d’un nouvel ordre mondial, saisira sûrement l’occasion d’amener les pays encore hésitant à épou ser les causes du Sud global. Elle n’y sera pas seule. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa est déjà en Chine. Il représen te la deuxième économie du continent et est membre des Brics. Y seront également plusieurs autres présidents africains et dirigeants africains. Entre autre Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine. La Chine prédit faire de ce Forum sur la coopération sino-africaine le plus grand événement sur son sol depuis la fin du Covid-19.

Elle est la deuxième économie au monde, et est le premier partenaire commercial de l’Afrique. Au moment où le commerce avec le continent atteint 167,8 milliards de dollars au premier semestre 2024, selon les médias officiels chinois, les médias européens trouvent encore une occasion de trouver des trous dans cette coopération. Pour certains, elle s’est essoufflée parce que les investissements et les prêts bancaires semblent en baisses, tandis que pour d’autres la Chine promet trop en réalisant le moins. Une occasion donc pour la Chine de démentir ce narratif qui tend à ternir l’image de la Chine auprès des Africains