Dans un article exclusif de Magazine Jeune Afrique, le confrère met en lumière les efforts de Chris Anu, président d'une des factions séparatistes de la République autoproclamée d'Ambazonie, visant à faire pression sur les États-Unis et les Nations unies en faveur de l'indépendance des régions anglophones du Cameroun.


La diaspora camerounaise aux États-Unis, composée d'environ 75 000 personnes, représente un potentiel considérable pour plaider en faveur de la cause anglophone. Selon le Congressional Research Service, l'attention du Congrès américain s'est accrue depuis 2017 en raison des violations des droits de l'homme perpétrées par les forces de sécurité au Cameroun, suscitant l'engagement de la diaspora pour une intervention américaine dans le conflit.

Des experts estiment que la pression exercée par les États-Unis, en tant que principal partenaire en matière de sécurité du Cameroun, et d'autres donateurs internationaux, est essentielle pour provoquer des changements significatifs. L'International Crisis Group (ICG) a souligné dans un rapport de 2017 sur la crise anglophone que le gouvernement de Yaoundé semble réagir davantage à la pression internationale qu'à la pression nationale, soulignant la nécessité d'une pression constante et coordonnée de la part des partenaires internationaux pour rechercher des solutions durables.

L'effort de plaidoyer mené par le groupe dirigé par Chris Anu a conduit les deux chambres du Congrès américain à adopter des résolutions appelant à mettre fin à la violence et à engager un dialogue élargi sans conditions préalables pour résoudre le conflit. Chris Anu a souligné que les États-Unis pourraient renforcer les sanctions contre le Cameroun et mobiliser les membres du Conseil de sécurité des Nations unies pour soutenir un référendum en Ambazonie.


Pour justifier le soutien américain à un mouvement séparatiste, Chris Anu a mis en avant l'intransigeance du régime de Paul Biya, qu'il considère comme la principale menace pour la stabilité de la région. Il a suggéré que, sous l'impulsion des États-Unis et peut-être du Royaume-Uni, les pays africains récalcitrants, y compris le Nigeria, pourraient être amenés à soutenir des discussions sérieuses pour résoudre la crise.

Chris Anu a souligné que la politique internationale est basée sur les intérêts et que les grandes puissances jouent un rôle majeur dans les initiatives diplomatiques, expliquant ainsi la nécessité de mobiliser des acteurs influents pour progresser vers une résolution pacifique de la crise anglophone au Cameroun.