Le prélat retraité estime qu’il est trop âgé pour assumer de telles fonctions. Il croit que des personnes plus jeunes peuvent faire l’affaire.
C’est un Cardinal Christian Tumi fidèle à lui-même qui est apparu dans l’émission «Entretien avec...» diffusée sur la télévision privée STV dès le 9 février 2017. Le prélat à la retraite conçoit toujours mal qu’un homme de son âge (plus de 80 ans) continue d’assumer de hautes fonctions dans une République. Ainsi, lorsque l’on lui demande s’il accepterait de diriger une éventuelle transition politique au Cameroun, il a cette réponse:
«Ceux qui disent que je pourrais diriger une période transitoire le disent parce qu’ils ne me connaissent pas. Je me connais et tout ce qui concerne la politique active n’est pas de ma vocation. Ma spécialité en formation supérieure était la morale et la métaphysique, la philosophie. Et en philosophie on cherche l’objectif, la vérité. Je ne dis pas que les autres ne le font pas mais moi, quand vous me posez une question, je vous dis ce qui est dans ma tête. Parce que si je ne vous dis pas ce qui est dans ma tête, je mens. Parce que la vérité est l’accord entre ce qu’on pense et ce qu’on dit».
Même réponse négative lorsque l’intervieweur, Dipita Tongo, lui parle du poste de médiateur de la République qui fait son chemin au sein de l’opinion. «Je doute. Il y a des plus jeunes que moi qui peuvent faire des choses dans ce pays», répond l’ancien Archevêque de Douala qui refuse cependant de dévoiler l’identité de ces jeunes «capables».
Christian Tumi a en horreur les dirigeants qui refusent d’abandonner le pouvoir même à un âge avancé. «La nature montre bien qu’au fur et à mesure que le temps passe, on s’affaiblit naturellement, physiquement et intellectuellement. Et je crois que nos pays Africains doivent essayer de respecter la loi de la nature. En ce moment où nous parlons, le Premier Ministre du Canada a 40 ans. Regardez l’Afrique. Pourquoi est-ce que ce ne sont que les vieillards qui commandent ? Cela veut dire que ces vieillards commandent les gens, gouvernent les gens qu’ils ne connaissent plus. Ils ne peuvent pas parler le même langage qu’eux. Le langage des jeunes est beaucoup plus contemporain, moderne (…)». explique le vieil homme d’Eglise.