Actualités of Friday, 30 December 2016

Source: cameroon-info.net

Christopher Fomunyoh décrypte la crise anglophone

Le directeur régional Afrique du National Democratic Institut parle de la gestion de la crise Le directeur régional Afrique du National Democratic Institut parle de la gestion de la crise

De passage au Cameroun, Christopher Fomunyoh, le directeur régional Afrique du National Democratic Institut, Think Thank basé aux États-Unis, interrogé par le quotidien Le Jour édition du 29 décembre 2016, donne son point de vue sur la crise anglophone. Celui qui affirme que le problème dit anglophone est bel et bien présent au Cameroun parle de sa gestion par le Gouvernement.

Répondant à la question de savoir quelles propositions peut-il faire pour une sortie de crise, Christopher Fomunyoh déclare: «dans le système de gouvernance actuelle sous le Président Biya, il est difficile de savoir à qui faire des propositions concrètes. Comment proposer des solutions à un noyau aveuglé du régime qui refuse de reconnaître l’existence du problème ? Saura-t-il mettre en œuvre des solutions qu’il n’arrive pas lui-même à l’initier ? Certains évoquent le fédéralisme comme solution, mais rien ne nous assure que s’il était adopté, le fédéralisme ne resterait pas lettre morte, comme le régime actuel l’a fait de la décentralisation adoptée en 1996. Voilà 20 ans que les dispositions constitutionnelles relatives à la décentralisation ne sont pas appliquées. Il faut reconnaître que ceux qui gouvernent notre pays depuis des décennies ne maîtrisent qu’une approche de centralisation jacobine du pouvoir».

Sur la gestion de ces tensions sociales par le Gouvernement, Christopher Fomunyoh déclare: «comme je l’ai dit la semaine dernière à Kumba dans le Sud-Ouest, aucun Chef d’État ou leader politique ne choisit les crises qui surgissent pendant son mandat électif, mais c’est sur la gestion de ces différentes crises qu’ils sont jugés. Je salue le fait que le Premier Ministre Philemon Yang ait fait le déplacement à Bamenda pour rencontrer les leaders des avocats et des enseignants, et que le Gouverneur de la Région du Nord-Ouest ait multiplié les contacts citoyens au plus fort de la crise pour calmer les esprits échauffés par la brutalité de certains éléments des forces de l’ordre et par les déclarations mensongères et intempestives de certains politiques. Cela dit vous vous souvenez que dans une déclaration du 23 novembre, j’avais demandé que le Président Paul Biya s’adresse à la nation pour apaiser et rassurer tout un chacun. Je reste convaincu qu’une telle démarche initiée dès le début aurait permis une meilleure gestion de la crise»