Malgré la multiplication des cimenteries, les consommateurs estiment que le prix de ce produit reste élevé sur le marché.
Le prix du ciment n’a toujours pas baissé sur le marché. Pour un sac de marque Cimencam Cpj 35, il faut débourser 4.200 F Cfa (à Douala, où sont installées toutes les cimenteries). Idem pour le sac de ciment Cimaf. Le sac de Dangote 42,5 R, lui, oscille entre 4400 et 4500 F Cfa, d’une quincaillerie à une autre. Malgré l’ouverture des nouvelles cimenteries au Cameroun, le prix du ciment n’a donc toujours pas baissé.
Au contraire, « il a même un peu augmenté. Avant, on vendait le classic Cpj 35 à 4000 F Cfa. Mais maintenant, il y a 200 F Cfa de plus », apprend-on de Claude, vendeur dans une quincaillerie. La fin du monopole dans la production du ciment au Cameroun n’a donc pas tenu la promesse des fleurs pour ce qui est de la baisse des prix. « Finalement à quand la baisse du prix du ciment dans ce pays ?» s’’interroge une dame exaspérée. Sourire en coin, Eric, responsable d’une quincaillerie située au quartier New-Bell à Douala, y va de sa pointe d’ironie pour apporter une réponse à cette interrogation. « Madame, le ciment va baisser en 2035 », lance-t-il.
Avant de poursuivre : « comme on nous donne rendez-vous pour tout en 2035, peut-être que c’est aussi à cette échéance que le prix du ciment va baisser ». C’est donc l’incompréhension totale pour le Camerounais lambda. «Je peux comprendre qu’avant, le ciment coûtait cher parce qu’on n’avait que Cimencam qui en produisait au Cameroun. Le reste était importé pour essayer de supporter la forte demande.
Prix du ciment
Mais, ce que je ne comprends pas c’est pourquoi le prix du ciment ne baisse toujours pas. Aujourd’hui, il y a pourtant quatre cimenteries au Cameroun », fait savoir Hugues Teno, rencontré dans une quincaillerie. Réaction partagée par Clovis, actuellement en chantier. « A chaque fois que j’apprenais qu’une nouvelle cimenterie devenait opérationnelle dans notre pays, ça me faisait plaisir. Parce que j’étais persuadé que plus il y aurait des cimenteries, et mieux le porte-monnaie des consommateurs se porterait. Je me disais que le prix allait baisser. Que non ! Je suis en plein chantier et je me rends compte que l’heure n’est pas encore à la baisse des prix », regrette Clovis, le front plissé.
A en croire Claude et son collègue vendeur Eric, ce n’est pas pour demain la baisse du prix. D’après les explications des deux commerçants, ce n’est pas la faute aux producteurs du ciment. Et pour cause, c’est le gouvernement qui
fixe les prix.
« Si ça ne dépendait que de Dangote pour ne prendre que son cas que je connais, il vendrait son ciment à 3.500 F Cfa. Mais c’est le gouvernement qui l’oblige à vendre à ce prix », soutient Eric.