Dans les quartier et par des mains pas toujours avisées, plusieurs parents exposent leurs enfants aux hémorragies.
« C’est un proche qui a circoncis mes enfants avec une lame de rasoir au village. Ils étaient âgés de 6 ans. Il a creusé un trou et après les avoir circoncis, il a versé sur les blessures un produit traditionnel appelé, le « Ndong ».
C’est comme du piment. Il n’y avait pas d’alcool, encore moins d’anesthésie », raconte Charles Gilbert Edou, parent. Et Dieudonné Sounké, un autre, d’ajouter : « C’est durant la première semaine de naissance que j’ai fait circoncire les miens à la maison. Dans la tradition bamiléké, c’est ainsi que ça se passe. On n’attend pas que l’enfant vieillisse. Chez nous il est interdit d’aller à l’hôpital pour cette opération.»
Si ces deux parents affirment que leurs fils sont aujourd’hui « des hommes » avec des organes génitaux en forme, il y en a pour qui l’ablation du prépuce ne se fait pas sans conséquences. Ceci parce que les recettes de grand-mère ont fait leur temps.
Aujourd’hui, les spécialistes affirment que réalisée en dehors du milieu sanitaire et par des mains pas toujours avisées, la circoncision peut produire des effets néfastes : des hémorragies et des infections.
Au-delà, il peut également arriver que le « circonciseur » blesse ou coupe une partie du sexe par inadvertance. Et parfois, si une grande partie de la peau du sexe est coupée, il peut disparaître sous les membranes qui l’entourent. Ce qui nécessitera une intervention chirurgicale pour faire ressortir le sexe.
Les complications de la circoncision sont nombreuses mais restent secrètes, parce que les victimes souffrent en silence. C’est pourquoi en cette période de vacances où plusieurs parents font passer cette épreuve obligatoire à leurs progénitures, les médecins conseillent de se rapprocher des spécialistes.
D’après Dr Basile Yannick Emah Manda, médecin-chef du Centre médical d’arrondissement de Mendong, il n’y a pas d’âge précis pour pratiquer la circoncision. Le mieux, c’est de le faire avant l’adolescence ou l’âge adulte. Réalisée tôt, elle cicatrise plus rapidement.
Alors que chez l’adolescent ou l’adulte cette cicatrisation peut être perturbée par les érections. Médicalement, il est souhaitable de la pratiquer sous anesthésie.
Dans certains pays d’ailleurs, l’opération est réalisée sous anesthésie générale. Car, le but n’est pas de faire souffrir le garçon. Même si beaucoup affirment à Yaoundé avoir été circoncis à la maison, sans problème, les spécialistes relèvent tout de même que « cette pratique est dangereuse si le matériel est à usage multiple.
Sans anesthésie dûment faite. Avec l’émergence des maladies transmissibles par le sang comme les hépatites ou le VIH/Sida, il est important d’utiliser un matériel stérile.» A ceux qui veulent circoncire leurs enfants en cette période de vacances, il est recommandé d’approcher les médecins. Ceci éviterait les dégâts.