Un policier sur le capot d’un taxi au carrefour « sous-manguier » à Yaoundé. Le cliché, digne d’une fiction hollywoodienne, est capté par CT ce jeudi 5 janvier 2017. « Arrêtez-vous ! Vous allez le tuer ! Quel est votre problème ?», crient des passants. Malgré ces interventions, le chauffeur de taxi sans immatriculation continue de rouler.
Visiblement décidé à en finir avec un homme en tenue dont la tâche quotidienne consiste à réguler la circulation. L'incident est survenu lorsque l’agent a demandé à l’automobiliste de respecter une des deux files comme tous les autres usagers, alors que l'embouteillage a atteint son pic ce jeudi vers 17h. Le chauffard visiblement très nerveux ne l’entend pas de cette oreille. Il crée alors un troisième rang et menace de broyer les jambes du policier. Face à son entêtement, ledit policier se met devant le véhicule pensant dissuader l'indiscipliné qui n’en démord pas.
Il garde le pied sur l'accélérateur et fonce sur l’agent de police. Pour protéger ses jambes, l’homme en tenue saute sur le capot du taxi et s’agrippe sur les rebords des portières. Pendant de longues minutes, il va voyager dans cette position inconfortable et s’en sortira heureusement indemne. Au constat, de nombreux policiers ont déjà été handicapés par de tels conducteurs. Si certains ne s’en tiennent qu’aux injures, d’autres n’hésitent plus à bafouer l’autorité des policiers en les percutant au mépris des conséquences d’un tel acte.
Des sources bien introduites à la Délégation générale à la Sûreté nationale indiquent que de récents auteurs de ces indélicatesses, conducteurs de taxis et particuliers, sont déjà dans les filets de la justice. Ils ont été interpellés entre le 24 et le 31 décembre dernier à Yaoundé.
Comme l’explique le commandant du Groupement régional de la voie publique et circulation du Centre, le commissaire de police El Hadj Adamou Baba, « il est inadmissible qu’un chauffeur manque de respect à un policier, œuvrant sous le soleil comme sous la pluie pour le bien des populations.
Si un conducteur n’approuve pas une décision d’un agent de la circulation, qu’il aille le faire savoir à la hiérarchie et non porter main sur lui ou le percuter avec son véhicule. Il n’est pas conseillé de se faire justice soi-même, au risque d’être poursuivi au parquet pour violences ».