Le premier vice-président du SDF parlant des manifestations qui se sont produites vendredi dernier dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest estime que « la rupture est irrémédiablement consommée » du fait du non-respect des dispositions constitutionnelles (Constitution de 1996). Il a pris la parole en fin de semaine. Jean Robert Wafo, qui parle dans cette déclaration ? Joshua Osih ou le SDF ?
Joshua Osih est le premier vice-président national du SDF. Je ne sais pas pourquoi vous voulez entretenir cette polémique. Il est en même temps député et en même temps premier vice-président du parti. Vous comprenez qu’il a tout à fait qualité pour parler au nom du parti. Tout comme il a qualité pour parler en tant que député de la nation. Ce n’est pas ça l’essentiel.
Est-ce donc la position du SDF?
Bien sûr! Le SDF est un parti fortement centralisé. Le député Joshua Osih, premier vice-président national peut bien s’exprimer au nom du parti.
Cela ne viole-t-il pas les dispositions internes du parti sur les prises de position à l’intérieur du parti. On sait qu’aucune réunion du NEC ne s’est tenue depuis les manifestations de vendredi dernier qui ont connu une adhésion populaire et massive.
Je suis désolé. Les explosions qui se sont passées dernièrement se sont faits après le Nec et entre deux NEC, le président national peut s’exprimer tout comme le premier Vice-président national peut bien le faire au nom du SDF. Il n’y a aucune polémique là-dessus. Je tiens à vous rassurer qu’il y a eu des contacts téléphoniques entre le premier vice-président national et le président national avant la publication de ce communiqué. Donc, il n’y a rien à faire, le parti assume ce que l’honorable Joshua Osih a dit.
Pourquoi le chairman ne parle pas, vu l’intensité des manifestations ?
Il parlera. Mais compte tenu du caractère brusque des dernières explosions, il était tout à fait normal que le parti s’exprime et le parti s’est exprimé à travers son premier vice-président national l’Honorable Joshua Osih.
Mais dans le fonds de ses déclarations, on retient que « la rupture est irrémédiablement consommée ». Le choix des mots mérite d’être relevé ici. Pourquoi « irrémédiablement consommée » alors que vous-mêmes, à la suite des multiples réunions tenues au comité exécutif national, avez recommandé la tenu du dialogue national ?
Nous nous rendons compte et ça c’est clair, que le président de la République refuse obstinément depuis le déclenchement de la crise anglophone de descendre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Nous nous rendons compte que le Président de la République est absent, il a refusé de prendre la parole, il a refusé de s’adresser à la nation et c’est fort de cela que nous constatons que la rupture est effectivement consommée. Il faut que ce soit clair, il faut que nous nous accordions là-dessus. Il n’est quand même pas normal que depuis le déclenchement de la crise, le président de la République refuse obstinément de descendre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Avez-vous déjà vu ça ailleurs. Non, pas du tout !
Dans ce cas, la solution du dialogue national que vous prêchez reste-t-elle efficace ?
Pourquoi le Président de la République ne descend pas ? C’est parce qu’il sait lui-même que le divorce est consommé. Lui-même le sait, la preuve, c’est qu’il ne descend pas sur le terrain.
La dernière actualité au sein du parti c’est cette annonce de la démission de certains parlementaires qui se dessine depuis le week-end. Quels sont les députés anglophones du SDF qui ont déjà rendu le tablier ?
Aucun député SDF n’a rendu le tablier. Une démission se formalise et quand on est député, on achemine sa démission soit au président du groupe parlementaire et jusque-là , l’honorable Banadzem n’a pas encore reçu la démission formelle d’un député du SDF, encore que le député lui-même peut aller déposer.
Pourtant, il y a eu des déclarations fortes en fin de semaine, je veux parler du cas Joseph Mbah Ndam, Vice-président de l’Assemblée nationale, député SDF Il a dit vendredi : « i will not go back until things are clear » Nous l’avons interrogé, il a répondu : « I said I have Resigned », en d’autres termes : « jai dit que je démissionne »
J’ai dit que je démissionne. Il n’a pas dit qu’il démissionne. Il faut qu’on soit clair là-dessus. L’honorable Mbah Ndam c’est un député expérimenté, il est à son quatrième mandat. Il a tout simplement dit : je ne retournerai pas tant que la situation n’est pas claire. C’est ça le plus important. Le fait qu’il ne retournera pas, ça veut dire qu’il n’exercera pas, tant que la situation n’est pas claire, il n’ira pas parler en tant que député. L’honorable Mbah Ndam a été président du groupe parlementaire, il sait très bien les modalités d’acheminement d’une lettre de démission. Donc, je le dis ici clairement : l’honorable Mbah Ndam n’a pas démissionné de l’assemblée nationale. Il a dit qu’il ne rentrera pas à l’assemblée nationale tant que la situation n’est pas claire.
Et si on disait que la démission a été annoncée mais elle n’est pas formelle ?
Elle n’a pas été annoncée du tout. Il a dit ceci : les gens sont allés le voir dans sa résidence de Batibo, et il a dit qu’il ne rentrera pas à l’assemblée nationale tant que la situation de ceux qui l’ont voté n’est pas résolue. Et je suis solidaire de cette prise de position.
Pour sortir, le congrès du SDF est annoncé pour le mois d’octobre prochain, qui sera le candidat du SDF ? Joshua Osih ?
Je n’ai pas vocation à lire dans les boules de cristal. Si quelqu’un veut être candidat, il lui appartient de déposer sa candidature et au cas où il y a plusieurs candidats, il passera par voie d’élection. Nous ne sommes pas un parti où nous avons une candidature connue d’avance. Nos statuts sont clairs, vous déposez au niveau de la base, au niveau de la circonscription électorale, ensuite, vous montez au niveau de la région, et puis au niveau national.
D’où vient-il qu’il y ait eu le dessin de la candidature de Joshua Osih dans la presse camerounaise en fin de semaine?
La presse est libre. Vous n’allez pas me demander d’exiger que la presse ne commente pas une actualité mais je dis ceci une fois de plus : le premier vice-président est libre d’être candidat, il lui appartient de déposer sa candidature mais pour l’instant, les candidatures ne sont pas encore connues au poste de président national. Et si par ailleurs, il y a un seul candidat, ça ne passera pas comme une lettre à la poste parce que lors du dernier congrès, le chairman était l’unique candidat à son poste mais le comité d’organisation a exigé que les délégués s’expriment. Ils se sont exprimés dans un isoloir et le chairman a eu le score qu’il a eu…