Triste est le quotidien des habitants de cet arrondissement de Douala V. Pire pour les musulmans qui viennent d'entamer le jeûne et qui sont sans eau voilà plusieurs semaines.
Les robinets sont secs dans les immeubles de la Cité-Sic de Kotto à Douala. Les occupants sont dans la tourmente et ne savent pas quoi faire sinon envisager une descente dans les rues pour exprimer leur ras-le-bol. Ce qui rend davantage la tension électrique est qu'ils ont reçu ce mardi 7 juin 2016 des factures délivrées par la Camerounaise des Eaux (Cde) qui affichent un montant exorbitant et incompréhensible.
« Nous n'avons pas d'eau depuis plus d'un mois. Difficile voire impossible de consommer le précieux liquide, de faire sa toilette, ou encore de se livrer aux tâches ménagères. Et comme si cela ne suffisait pas, on nous facture de l'eau inexistante. Qu'avons-nous consommé pour pouvoir payer les frais ? », s'interrogent médusées plus de 76 familles qui résident de ce côté de la ville de Douala.
« En ce qui me concerne, on me demande de payer 6000 Fcfa pour la consommation d'eau durant le mois de mai 2016, y-avait-il de l'eau ? C'est totalement absurde », se plaint sieur Ibrahima, doyen des lieux. Or, l'eau c'est la vie. A-t-on coutume de dire. Mais au regard du calvaire de ces populations, l'on est en droit d'affirmer le contraire. Tant se ravitailler en eau potable, pour l'heure, est une véritable épreuve pour elles. Ces riverains ont été sevrés du précieux sésame.
En dépit de la prévalence des maladies d'origine hydrique, du péril fécal et autres maladies liées au cadre de vie pollué, comme le paludisme, les habitants des immeubles de la Cité-Sic de Kotto désemparés et tenaillés par la soif ont trouvé le salut dans des forages de fortune et autres points d'eau peu ou prou aménagés. « Sans le vouloir, nous optons pour un approvisionnement à partir des forages situés à des kilomètres de nos habitations, ou tout ce qui en tient lieu. Je vais puiser de l'eau du côté de la Mission catholique qui n'est pas à un jet de ma maison. C'est pénible », gémit Nug Bissohong, un habitant.
Son voisin ajoute : «nous sommes obligés de faire des réserves d'eau dans des récipients. Afin d'avoir de quoi faire le ménage, laver les habits des enfants, je dois parcourir des kilomètres, me mettre en rang pour avoir de l'eau. Nous vivons une situation pour le moins dramatique ».
Les populations dénoncent le silence des cadres de la CDE ainsi que des autorités administratives et locales à qui elles ont fait part de leurs déboires. Sans réponse de la part des parties adverses. « Nous avons, tous, signé des correspondances envoyées au Gouverneur de la région du Littoral, au chef de secteur CDE de Bonamoussadi, aux directeurs régional et général de la Camerounaise des eaux et à la mairie de Douala 5ème, en vain », affirment les interlocuteurs qui entendent barricader la voie publique dans les prochains jours si rien n'est fait.