Dans le récent classement 2023 de Reporters sans frontières (RSF), le Cameroun fait face à une perte alarmante de 20 places, passant de la 118e à la 138e position. Cet indicateur souligne une détérioration significative de la liberté de la presse dans le pays, malgré un paysage médiatique réputé parmi les plus riches du continent.

RSF pointe du doigt le climat hostile et précaire dans lequel évoluent les professionnels de l'information au Cameroun. L'ONG cite l'enlèvement et l'assassinat de Martinez Zogo en janvier dernier comme un exemple frappant des exactions contre les journalistes en 2023. RSF déplore également l'absence de clarté entourant cette affaire, alimentant des suspicions de manipulation dans l'instruction du dossier.

L'arrestation de l'homme d'affaires Jean Pierre Amougou Belinga, de l'ancien patron du contre-espionnage Maxime Eko Eko et de son ancien collaborateur, le lieutenant-colonel Justin Danwe, en lien avec cette affaire, suscite des interrogations. RSF souligne des soupçons de manipulations dans l'instruction de cette affaire, laissant planer des doutes sur l'équité du procès à venir.

Le meurtre du journaliste anglophone Anye Nde Nsoh est également évoqué dans la liste des exactions au Cameroun. Son assassinat en mai dernier à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest, souligne les dangers croissants de la profession journalistique dans une région affectée par les activités des groupes armés sécessionnistes.

La détérioration de la liberté de la presse au Cameroun est un signal d'alerte, et les récentes affaires tragiques mettent en lumière la nécessité urgente d'une action pour protéger les journalistes et préserver l'intégrité de la profession dans le pays. La communauté internationale et les défenseurs des droits de l'homme sont appelés à redoubler d'efforts pour contrer cette tendance préoccupante.